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lycée banlieue culture
30 mai 2012

République de Weimar

La République de Weimar

1918-1933

 

 

I) 1918-1919 : révolution communiste ou système parlementaire ?

 

1) Une révolution communiste avortée
Depuis que les E.U. sont entrés en guerre, l’Allemagne ne peut plus gagner. Le pays manque de vivres à cause du blocus, beaucoup d’hommes sont morts, le budget est en déficit. La monnaie perd de sa valeur/or ce qui frappe les rentiers et les salariés. Cet état des choses a été caché à l’opinion publique.
Le Parti socialiste et le mouvement syndical sont depuis longtemps puissants. Mais les socialistes sont divisés en 2 courants : pour ou contre la révolution russe.
Le 3 novembre à Kiel des marins manifestent, la garnison se révolte. Le mouvement gagne la Bavière et les grandes villes où des conseils se forment. Certains sont animés par des socialistes radicaux du groupe Spartakus, dirigé par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht.
Le 9 novembre la révolution éclate à Berlin. Abdication de l’empereur Guillaume II
Un gouvernement provisoire est formé avec à sa tête un socialiste modéré, Ebert.
On a une dualité de pouvoirs, comme dans la Russie de 1917.

Le gouvernement veut arrêter la révolution. Un accord accorde aux ouvriers la journée de 8 heures et des liberté syndicales. L’armée se rallie à la république à condition que l’ordre règne ; elle intervient contre les manifestants, aidée par les corps francs. Des combats sanglants se déroulent à Berlin en décembre et janvier. R Luxembourg et Karl Liebknecht sont assassinés.

Les socialistes radicaux créent le parti communiste. Des groupes d’extrême-droite se forment.

La révolution allemande a échouée parce que les socialistes modérés étaient depuis longtemps implantés chez les ouvriers et ont pû passer un accord avec les militaires ; de plus la paix était déjà acquise. Les dirigeants du groupe Spartakus manquaient d’expérience.

Le nouveau régime débute dans des conditions difficiles. Il est socialement isolé car les anciens nobles, l’armée, les paysans et les socialistes radicaux n’y adhérent pas.

2) La mise en place du régime de Weimar

Le 19 janvier 1919 élections législatives. Les femmes votent. Les socialistes obtiennent 47%.
L’assemblée se réunit à Weimar. Un président est élu. Les gouvernements se succèdent rapidement.
Les problèmes arrivent vite :
Le gouvernement n’est pas admis à négocier avec les vainqueurs ; ce diktat pésera lourd. Le traité de Versailles est signé le 28 juin 1919.
L’Allemagne perd ses colonies, l’Alsace-Lorraine et quelques autres territoires (1/8° du teritoire et 1/10° de sa population). Démilitarisation des deux rives du Rhin.
Le service militaire est aboli, l’armée est limitée à 100 000 hommes et un matériel réduit. Le principe d’un versement de réparations est aussi décidé.
La constitution est votée en juillet. Elle crée une république fédérale et parlementaire avec au sommet de l’exécutif, 2 personnes importantes : le Président et le 1er ministre.

II) 1919-1923 :une démocratie attaquée par de nombreux ennemis

1) 1919-1922 : l’orage menace

- Le séparatisme.
« Los von Berlin ! »
La Rhénanie catholique se souffre de la domination de la Prusse protestante.
En 1918 a été proclamée en Bavière une république des conseils d’ouvriers et de soldats. Mais celle-ci est renversée en avril 1919. Cette région conservatrice a des conflits avec le gvt fédéral.

- Une extrême-droite forte.
Le prestigieux maréchal Hindenburg lance l’idée du « coup de poignard dans le dos ».
L’armée est restée très conservatrice et elle est mécontente. En 1920 tentative de putsch militaire d’extrême-droite à Berlin. Le gvt doit quitter la ville. La grève générale fait échouer la tentative. L’armée devient une force très influente.
Dans plusieurs villes des groupes d’extrême-droite font régner la terreur. En juin 1922 l’extrême-droite assassine Rathenau, un industriel juif et ministre des affaires étrangères favorable à un accord avec les Alliés sur les réparations et auteur du traité de Rapallo avec l’URSS.

- Les communistes
Ils sont moins dangereux que l’extrême-droite. Le PC anime des mouvements sociaux dans plusieurs régions. Il lance en 1921 une tentative de grève générale qui échoue. Il y a des grèves violentes.

2) 1923 : l’orage éclate

- L’intransigeance française
En 1920 une conférence internationale fixe le % des réparations que chaque pays recevra.
En mars 1921 les Alliés exigent le versement de 132 milliards de marks.
Détente.
Occupation de la Ruhr. Poincaré ne veut rien céder sur les réparations. Il fait constater en décembre 1922 un manquement dans la livraison de poteaux télégraphiques et de charbon. En janvier 1923 la France envahit la Ruhr contre l’avis des E.U. et du R.U. Le gouvernement allemand ordonne de faire la grève pour protester. Cette région va rester coupée du reste de l’Allemagne par une barrière douanière. Des émeutes violentes se produisent. Un officier est fusillé par les français. La fièvre nationaliste est relancée.

- Une inflation spectaculaire
Les prix augmentent. Au début 1922 le mark vaut 1/200° du dollar. A la fin de l’année il atteint 1/10 000°, 1/18 000° en janvier 1923, 1/millionième en juillet et 1/160 millionnième en septembre...
Les grandes entreprises et l’Etat ne font rien car l’inflation les libére de leurs dettes. Les personnes à revenus fixes (les petits-bourgeois) sont touchées et perdent confiance dans le régime. Cela entraîne un recul électoral du parti socialiste et des démocrates.
Le chômage grandit.
Cette inflation n’est pas aussi dramatique que l’on pourrait le croire, elle sera jugulée, mais elle va laisser de mauvais souvenirs.

 -L’agitation d’extrême-droite
Plusieurs tentatives de putsch ont lieu à l’automne 1923 de la part des groupes d’extrême-droite (Berlin et Bavière).
Le plus connu est celui organisé par Adolf Hitler et son parti le NSDAP. Ce parti est très implanté en Bavière ; de 6 000 membres en 1921 il est passé à 50 000 en 1923. Son programme de 1920 propose de ne pas respecter  les traités et de construire une Allemagne forte, il est raciste et a de vagues propositions d’allure « anticapitalistes » pour rallier les mécontents. Il dispose d’une milice de 10 000 hommes : les SA, fondéspar Roehm.  Encouragé par le gvt régional, ils font régner la terreur à Munich.
Hitler est le fils d’un douanier autrichien, né en 1889, naturalisé allemand en 1925. A Vienne, il cherche sa voie, il est refusé par l’Académie des Beaux-Arts et devient peintre en bâtiment ; il vit misérablement. Il devient obsédé par les juifs.
Il s’installe à Munich en 1913 et se montre bon soldat pendant la guerre.
Le 8 novembre 1923 Hitler annonce un nouveau gvt. Après une fusillade, il s’enfuit mais il est repris. Le parti nazi est interdit. Hitler est condamné à 5 ans mais ne reste emprisonné que 9 mois. C’est en prison qu’il dicte « Mein Kampf » où il développe les idées du national-socialisme.

III) 1924-1929 : un rétablissement fragile

1) Le rétablissement économique
En novembre 1923 le gvt met en place un nouveau mark. Le rétablissement est spectaculaire.
Les paiements des réparations sont allégés. L’Allemagne reçoit des prêts.
L’économie redémarre grâce à des concentrations industrielles, des cartels. Le chômage recule.

2) Le renforcement des partis modérés

Nouvelles élections en novembre 1924 : radicalisation (32 députés nazis) et affaiblissement des centres.
Un mois après (décembre) de nouvelles élections : recul des nazis (14 députés) et du PC.
Elections présidentielles de mars 1932 : au 2me tour Hindenburg (conservateur monarchiste) est élu par 48%. le candidat du PC a refusé de se désister au profit du candidat centriste. C’est une grave responsabilité. On voit aussi que la droite allemande n’est pas clairement démocrate.
Aux élections de mai 1928 les partis centristes progressent de nouveau (12 députés nazis).
L’armée reste le refuge des adversaires du régime. Elle encourage les milices d’extrême-droite.

3) L’Allemagne regagne le « concert des nations »

le gvt Stresemann (conservateur) veut que l’Allemagne reprenne sa place.
Juillet 1925, début de l’évacuation de la Ruhr.
Octobre 1925, conférence de Locarno. Les frontières occidentales de l’Allemagne sont garanties.
Avril 1926 traité avec l’URSS.
1926 l’Allemagne entre dans la SDN. Grands discours en faveur de la paix.
Adoption en 1929 du plan Young : diminution des versements, accord sur l’évacuation des soldats français restants, ce qui sera fait en juin 1930.

IV) 1929-1933 : le retour au chaos

1) La crise économique

L’Allemagne entre en récession à partir de 1929. Départ des capitaux américains, chute des exportations et de la production.
Le chômage augmente. 2 millions de chômeurs fin 1928, 6 millions fin 1932.
Faillites bancaires : Danat Bank, Kredit Anstallt.
Cette crise frappe la classe moyenne, mais aussi les ouvriers.

2°) L’affaiblissement des partis démocrates

Depuis 1928 le PC fait une politique sectaire dite « classe contre classe ». Il combat courageusement les nazis mais il lui arrive parfois de faire alliance avec eux pour s’opposer aux socialistes.
Les groupes para-militaires d’extrême-droite se rapprochent des nazis. Le nombre de membres du parti nazi augmente : 70 000 en 1927 et 178 000 en 1929. En janvier 1925 les nazis obtiennent un ministre dans le gvt régional de Thuringe. A partir de 1930 ils sont assez forts pour bloquer toute constitution de majorité.
1930 chute du gvt de coalition au profit d’un gvt de droite qui fait un programme d’austérité. Il gouverne avec des décrets, sans convoquer le Reichstag. Les socialistes lui apportent leur soutien ce qui déroute les ouvriers.

Elections législatives de 1931 : 107 députés nazis (grand bond en avant = 18%), progression du PC. Une grande partie des classes moyennes compte sur le NSDAP pour sortir le pays de la crise.

Elections présidentielles de 1932. Au 1er tour Hindenburg obtient 49% et Hitler 30%. Hindenburg passe de justesse au 2me tour. C’est un succés relatif pour Hitler.

Juin 1932 von Papen (de droite) devient chancelier.
L’assemblée de Prusse est dissoute par le gvt fédéral.

Nouvelles élections législatives en juillet 1932. La campagne est très violente : les militants des SA, milice nazie dont l’interdiction a été rapportée, font une centaine de morts. Les nazis ont 230 députés sur 597. Göring devient président du Reichstag.

Nouvelles élections en novembre 1932. Petit recul des nazis avec 196 sièges et leurs caisses sont vides, mais cela reste un parti important. Les démocrates ont 220 sièges sur 570. Ils sont affaiblis sur leur droite et sur leur gauche.

3) L’alliance de la droite et de l’extrême-droite

Gouvernement de von Schleicher qui admire le fascisme italien.
Le gvt fait une politique sociale et tente de passer un accord avec certains nazis. C’est un échec. Hitler prend contact avec les industriels le 4 janvier 1933.
La droite propose de nommer Hitler chancelier. Il n’y a que 3 nazis dans le nouveau gvt qui prête serment le 30 janvier 1933. La droite classique espère ligoter Htler. Celui-ci est arrivé au pouvoir dans des conditions légales, porté par une droite aveugle.

Incendie du Reichstag et suspension des libertés le 28 février. Nouvelles élections dans un climat de terreur.
Cela n’a pas l’effet escompé car les nazis n’ont que 44% des voix. Les modérés se maintiennent, la gauche aussi.
Mais Hitler promet aux députés centristes de passer un concordat avec le pape ; il obtient ainsi la majorité des 2/3 au Reichstag qui lui accorde les pleins pouvoirs

Raison essentielle du succés nazi :
La classe moyenne des villes, la paysannerie, l’armée et la grande bourgeoisie capitaliste se rallient aux nazis pour faire barrage aux communistes.

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