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lycée banlieue culture
17 mars 2012

Progrès technique en Allemagne, fin XIXe s.

Le progrès technique est indispensable. Il a permis à la jeune industrie allemande de la fin du XIXe siècle de se développer. Aujourd'hui, en France, l'investissement dans le secteur de la recherche et du développement est trop faible.

Extraits de :

N. Pietri, Evolution économique de l'Allemagne du milieu du XIXe siècle à 1914, éd SEDES, collection Regards sur l'Histoire, 1982.

Progrès techniques, science et industrie

Trois facteurs ont contribué à faire des sciences et des techniques un instrument de la production et de la direction des entreprises :
1 - l'augmentation du nombre des diplômés des grandes écoles techniques et des ingénieurs parmi les dirigeants des firmes,
2 - l'application des sciences fondamentales dans le processus industriel
3 - et, dans une moindre mesure, la nouvelle législation sur le brevet, adoptée en 1877.

1- Le nombre des diplômés des grandes écoles techniques s'accrut (...) fortement parmi les chefs d'entreprise. Dans les secteurs dont le niveau technologique était élevé, il devint de plus en plus fréquent que des ingénieurs diplômés accédassent aux fonctions «d'entrepreneurs salariés», notamment ceux qui furent parés, à partir de 1900, du titre prestigieux de Docteur-Ingénieur. La formation universitaire ne constituait, cependant, pas une condition indispensable à l'accession aux postes de direction. Enfin, à partir de 1890, les ingénieurs remplacèrent en plus grand nombre, dans les unités de production, les chefs de travaux dotés d'une formation exclusivement empirique.

2- Le processus de l'innovation technique évolua, par ailleurs, sous l'influence de la création d'un nouveau type de laboratoires industriels. A partir des années 1880 (...) d'énormes laboratoires industriels furent créés, particulièrement, dans les secteurs de la chimie et de l'électrotechnique. Le professeur de physique Ernst Abbe devait donner à l'industrie des instruments optiques un niveau scientifique très élevé. (...) Aussi, Ernst Abbe créa-t-il, en 1882, un laboratoire du verre auprès de l'usine Carl Zeiss, à Iéna.
La recherche tendit, ainsi, à devenir une opération de longue haleine financée par des investissements élevés et faisant partie intégrante du processus de la production. (...)
A côté des laboratoires industriels, d'autres créations contribuèrent à faire progresser la recherche : « l'institut technique physique » créé en 1887 à l'initiative de Werner Siemens, «l'association pour encourager le développement de la physique et des mathématiques appliquées » fondée à Gôttingen par le grand mathématicien Félix Klein et comprenant à la fois les représentants du monde de l'économie et de la technique et des professeurs d'université, et surtout les instituts de recherche sur le charbon, le fer et la chimie nés a l'initiative de la «Société Empereur Guillaume».

3- Ce développement des techniques, associé à la promotion sociale des ingénieurs représentés, depuis 1856, par la « Verein deutscher Ingenieure », contribua vraisemblablement à faire apparaître les insuffisances de la législation sur les brevets d'invention. Celle-ci comportait, néanmoins, des avantages certains. L'absence de protection juridique avait permis aux inventions étrangères d'être exploitées, en Prusse, sans l'autorisation du détenteur du brevet ou tout au moins à des conditions particulièrement favorables comme ce fut le cas, notamment, pour le procédé Bessemer.
La protection juridique des inventions avait néanmoins ses partisans et ils formèrent un groupe de pression qui put inciter le Reichstag à mettre a l'étude, des 1872, la révision de la législation existante.
La nouvelle loi fut adoptée (...) en 1877. Elle créait, notamment, une administration des brevets (...). Cette législation fut améliorée, en 1891, sous la pression des industriels de la chimie. Le nombre des brevets délivrés s'accrut de 4 326 à 12 350, entre 1878 et 1914. 85 % d'entre eux étaient destinés au secteur artisanal-industriel et 46 % environ de ceux-ci étaient délivrés dans le domaine de la transformation des métaux.

 

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