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lycée banlieue culture
24 mars 2011

L'extension de la peur

Penser/Rêver 14, automne 2008. Editions de l’Olivier

  

Page 85. Les éducables, Jocelyne Malosto

  

Note de lecture sur l’article

 

L’auteure parle de la psychanalyse d’un petit garçon agressif en classe. Sa mère est aux anges. « Son visage est illuminé d’un sourire de satisfaction comblée. Elle est radieuse, ravie ». Le père est absent, il y a un lien très fort entre l’enfant et sa mère. « Il jouit de sa gloire, elle jouit de la jouissance qu’il a à la conquérir ». L’enfant a une angoisse de séparation, des difficultés d’adaptation en classe.

« C’est souvent l’école qui dénonce. Elle dénonce ce qui s’écarte, ce qui ne s’accorde pas ».

« L’enthousiasme révolutionnaire était bien optimiste. D’un optimisme qui a façonné une sorte d’empreinte qui vient régulièrement questionner les fondements pédagogiques sur lesquels repose la scolarité ».

« On est revenu au "handicap" - individuel -  qui se voulait le témoin significatif de la sollicitude  de l’Etat »

L’auteure évoque l’arrêté ministériel du 9 janvier 1989 qui propose une nomenclature des déficiences, incapacités etc. Il « produit un effet sidérant ».

J'ai vu ce texte. La liste des « handicaps » énumérés est interminable et finalement assez comique.

« Les concepts psychiques ont fait leur entrée » (circulaire du 30 octobre 1989 : BOEN du 14 décembre 1989).

« Par exemple, dans une circulaire de 1989, il est écrit qu’ "il importe de proposer aux enseignants […] une réflexion leur permettant de reconnaître les multiples modalités selon lesquelles s’expriment chez l’enfant une souffrance, un manque, une incapacité, un conflit, une plainte, et de les rapporter à leur véritable signification" (je souligne)».

Or, comme l’auteure de l’article le fait remarquer avec humour, le propre de l’inconscient…. c’est qu’il est inconscient. On surcharge les enseignants de missions multiples.

« Il est important de résister à la véritable manie d’anticipation qui se développe de plus en plus et dépasse la simple prévention, qui est déjà un reflexe de peur. En effet, l’extension généralisée des tendances phobiques qui s’ignorent parce qu’elles se légitiment d’être au service d’un idéal de plus en plus exigeant, ne cesse à coups de directives itératives, de soutenir la dimension ségrégative du principe de précaution. Ce principe de précaution semble être un véritable symptôme du refoulement de l’agressivité déguisée en postulat normatif et égalitaire ».

C’est ainsi qu’on glisse dangereusement de « l’enfant agité » au « futur délinquant » dont on propose le dépistage des l’âge de trois ans. »

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