Supprimer ou alléger le bac

En allant baguenauder sur la toile, je trouve plusieurs sites faisant échos à mes textes sur le bac.

1. Lyon-Forum : http:///debats-et-opinions/bac-ou-pas-bac-une-facon-de-voir-les-choses-t630.html

2. Autre site, Rue89 : http://www.rue89.com/2008/06/23/faut-il-supprimer-le-baccalaureat

3. Sur le site profencampagne, quelques échos aussi.

http://www.profencampagne.com/categorie-981886.html 

A noter sur ce même site, une info : Des correcteurs du Bac 2007 qui n’ont pas encore été payés refusent de rendre les notes des copies 2008. Le ministère se défend en expliquant qu’il ne maîtrise pas l’informatique.

De la part d’une PME un peu vieillotte, on comprendrait, mais de la part de l’Educ-Nat, avec un million de salariés et tout-plein-tout-plein de gens «vachement instructionnés», on en reste baba ! Cela montre bien le caractère très administratif de cette institution, une hiérarchie brutale, des principes absurdes, une grande difficulté à prendre des initiatives, une absence totale du bon sens le plus élémentaire. Un mélange d’URSS et d'empire byzantin. Et il y a peu d’espoir que cela change.

http://www.profencampagne.com/article-20760881.html 

4. Et enfin, une page en anglais sur le site du journal The Guardian. 

http://education.guardian.co.uk/schoolsworldwide/story/0,,2289247,00.html 

What's the future for the 'bac'? As more than 615,000 French pupils find out whether they have passed the dreaded baccalauréat, some experts argue it has lost academic worth.

Gwladys Fouché reports

Comme toujours sur le Net, les débats sont vifs. Les noms d’oiseaux pleuvent. Je ne comprends pas les intégristes de la République. Quand on se souvient de la générosité et de la souplesse d’esprit de Mai 68, cet état d’esprit républicain constitue une régression.

Alors, faut-il supprimer le Bac ?

Fausse question. Un débat hystérique. Les mentalités sont si conservatrices que cette suppression ne se fera jamais. Simplifier le bac serait déjà une révolution !

Par exemple :

- Moins d’épreuves.

- Faut-il que les petites options linguistiques et la LV 3 se terminent par une épreuve du bac ? Non, il faut des priorités.

- Davantage de contrôle continu.

- Des épreuves plus courtes (pourquoi quatre heures en histoire-géo ?).

- Des épreuves plus faciles : pourquoi torturer les candidats avec des sujets de philo tarabiscotés qui amènent immanquablement des notes basses ? En histoire-géo également, les épreuves sont trop compliquées ; heureusement que nous gonflons les notes !

- Repousser la fin du bac vers la fin juillet. Raccourcir les vacances d'été.

- Il faut augmenter par n’importe quel moyen le taux de réussite. Le but du lycée n’est pas de fabriquer des génies (je ne suis pas inquiet pour eux) ou de défendre « le niveau » (notion vague). L’économie devenant un peu plus complexe, il faut élever un peu les compétences des jeunes de familles populaires afin de leur donner une chance de décrocher un emploi. Dans ces quartiers populaires, la situation scolaire est si dramatique, que si les élèves comprennent 20 % du cours, c’est déjà formidable, pour eux c’est une grande progression.

- On pourrait peut-être régionaliser le système éducatif et le bac ? Faut voir. Le jacobinisme français n’est pas forcément la meilleure solution. Etudions de plus près ce qui se passe en Allemagne et en Suisse. Le système fédéral a ses avantages mais aussi, il faut le reconnaître, ses inconvénients.

Ceci dit, je peux me tromper. Ici je veux surtout témoigner, enquêter. Seulement, je suis certain que si la « gauche » se contente de conserver l’état antérieur du monde, elle se marginalisera.

Observer et écouter ses élèves de banlieue sensible, c’est prendre en compte une voix ouvrière qui, malgré ses limites, peut beaucoup nous apprendre.