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lycée banlieue culture
17 février 2008

Le bulletin scolaire

Affiché dans la salle des profs d'un lycée mantois le 26 mars 2003. Depuis, des dispositifs informatiques ont été pris pour que, lorsque nous remplissons les bulletins scolaires sur ordinateur, nous ne puissions point voir les remarques des collègues, ce qui pourrait nous influencer. Mais le problème demeure : A quoi sert le bulletin scolaire ? Les remarques des professeurs doivent-elles rester stéréotypées ? Quelle part de subjectivité et de diplomatie devons-nous y incorporer ? Le texte ci-dessous me semble inutilement moqueur et cruel vis-à-vis des élèves en difficulté.

Le bulletin scolaire

On s'efforce aussi de se conformer aux normes édictées par Ségolène Royal dans le Bulletin officiel du 15 juillet 1999. (Je ne sais si cela relève du hasard, mais les B O les plus niais sortent souvent en juillet. Quand le professeur randonne joyeusement.) Elle nous enjoint ainsi d'éviter les formules vagues, réductrices et humiliantes. Il s'agit d'endiguer la folie meurtrière de l'enseignant qui, sans doute, ne manquait pas jusque-là d'inscrire sur le bulletin : « nul à chier», «peut peu», «ferait mieux de mourir» ou «élève qui n'a rien pour lui ».

Le ton est donné par cette phrase : «La sévérité, pour être utile, doit être associée à un regard positif et prospectif ». «Positif» est le mot fétiche de l'Education nationale qui, s'épuisant dans une quête éperdue de la positivité, cherche à en injecter là où elle le peut.

Grâce à ces conseils avisés, nous pourrons expli­quer à un élève qu'il a positivement une moyenne qui monte vers le bas, lui délivrer les secrets de la réussite (bosser un peu) et conclure par une petite remarque sur son formidable sens de la vie en collectivité et de l’animation (foutre le bordel en cours, par exemple). On retrouve ici, comme souvent dans l'Education nationale, ce mélange assez pernicieux de nunucherie et de cruauté, de bonne conscience et d'impensé, de niaiserie et d’agressivité, de subtilité apparente et de balourdise profonde.

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