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lycée banlieue culture
21 février 2008

Monarchie absolue

La monarchie absolue : une spécificitÉ française

Problématique

En France, depuis les Capétiens une forme de monarchie absolue fut toujours recherchée par le pouvoir. Cela impliquait la limitation des autres pouvoirs ; celui de l'église romaine, celui du clergé et de la noblesse ainsi que du parlement.

Louis XIV a mis en place cet absolutisme, en développant la conception de la monarchie absolue de droit divin.

Tradition typiquement française. Bonaparte et la République firent pareil, d’une certaine façon.

I) Formation

1) Le centralisme de la monarchie capétienne

Il faut remonter à la fin du Moyen Âge et surtout à la Renaissance pour trouver les fondements de l'absolutisme. Le pouvoir royal a renforcé sa légitimité et son administration à partir de la fin de la guerre de Cent Ans. Le domaine royal s'est étendu.

Jean Bodin est l'un des théoriciens de la souveraineté royale au XVIe siècle. Mais les guerres de religion voient s'affronter les nobles. Les fils d'Henri II sont contestés. 

2) Avec la Renaissance : apparition de l’Etat-nation

Renforcement de la cour royale avec François 1er

Henri IV renforce la situation et fait cesser la guerre civile par l'édit de Nantes en 1598. Il est assassiné par un fanatique religieux en 1610.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, les périodes de régence constituent des moments difficiles pour le pouvoir royal. Il faut l'action énergique d'un Richelieu pour mater les protestants et pour adopter une politique étrangère offensive.

Pendant la minorité de Louis XIV, Mazarin affronte le soulèvement de la Fronde (1648-1653). Le peuple accablé d'impôt se soulève et les parlementaires font valoir leurs droits. Les princes attisent la révolte. Le jeune Louis XIV doit subir l'humiliation de la fuite dans la nuit. Il gardera toute sa vie un ressentiment contre la noblesse.

Il fut aussi éduqué par Mazarin dans l'idéologie absolutiste selon laquelle le pouvoir ne se partage pas.

II) L'apogÉe : Louis XIV (1638-1715)

1) La prise du pouvoir par Louis XIV

A la mort de Mazarin, en 1661, le jeune Louis XIV (il a 22 ans) décide de se passer de premier ministre. C'est le début de la phase absolutiste de son long règne personnel. Le sacre, fait du roi un représentant de Dieu sur terre. Les objets qu'il reçoit au cours de cette cérémonie à Reims sont symboliques de sa puissance. Tous ses sujets doivent lui obéir, comme l'écrit Bossuet. Le régicide est assimilé à un sacrilège. Le roi commande les armées, protège l'Église catholique, rend la justice, fait les lois.

La forte position de la France lui en donne les moyens : population nombreuse, richesse économique, naissance des manufactures...

2) Versailles : une prison pour la noblesse

Le château de Versailles est l'expression de l'absolutisme louis-quatorzien. Le roi soleil voulait d'abord construire un palais qui, par ses dimensions et sa décoration, représenterait sa puissance incontestée. Il engagea les meilleurs artistes afin d'édifier un ensemble classique, emprunt d'ordre et de grandeur. Les jardins créés par Le Nôtre devaient refléter la domination de la nature.

Versailles constitua une prison dorée pour la haute noblesse. Tous les Grands du royaume se devaient d'être présent. Celui-ci parvint à domestiquer cette noblesse en distribuant des pensions et en organisant des spectacles fastueux. Pour obtenir l'attention du roi, les aristocrates devaient respecter l'étiquette et multiplier les dépenses somptuaires. Nombre d'entre eux finirent en disgrâce ou ruinés. Échappant au contrôle physique du peuple parisien, le souverain prit le contrôle de l'aristocratie, mais vida les caisses de l'Etat. Le château de Versailles servit de modèle à de nombreux princes européens. Il constitue la vitrine du savoir-faire des artisans et des artistes français.

3) Un roi moderne

La fameuse phrase "L'Etat, c'est moi" a été abusivement attribuée au roi soleil. Malgré tout, la politique absolutiste de Louis XIV vise à moderniser les structures de l'Etat, afin de les rendre plus efficaces, et de faire rayonner la France. Le gouvernement absolutiste est centralisé à Versailles.

Le roi écoute ses conseils (conseil d'En Haut, conseil des parties, conseil des dépêches ...), ses ministres et ses secrétaires d'état mais décide seul.

Il n'hésite pas à écarter les personnalités trop gênantes (Nicolas Fouquet, Vauban...) et choisit son gouvernement parmi les hommes dévoués, tels Colbert.

Dans les généralités, les intendants sont les yeux et les oreilles du roi. Nommés et révocables par le souverain, ils détiennent des pouvoirs étendus.

Dans le domaine économique, l'absolutisme louis quatorzien souhaitait que la France fût la plus riche possible. Sur les conseils de Colbert, il mit en place une politique destinée à attirer l'argent dans le royaume et à l'y maintenir. Les manufactures royales étaient mises en place pour fabriquer des objets de luxe français. Les tarifs douaniers furent relevés et les compagnies de commerce furent dotées de privilèges et de monopoles.

Toutefois, cette politique économique ne donna que des résultats modérés, car les guerres grevaient le budget.

Le roi sacré impose le catholicisme: il révoque l'édit de Nantes en 1685.

Dans le domaine économique, Louis XIV s'appuie sur son ministre Colbert et sa doctrine : pour enrichir la France et son roi, il faut empêcher la monnaie de sortir en évitant d'acheter trop de marchandises coûteuse à l'étranger. Il faut développer les manufactures qui produisent des objets de luxe, symboles du raffinement de la civilisation française.

Sur le plan international, Louis XIV s'emploie à agrandir les frontières du royaume, essentiellement vers le nord et l'est.

III) faiblesses de la monarchie absolue

1) Respect des traditions médiévales

Le roi de France doit respecter des règles qui limitent son pouvoir : il doit appliquer les lois fondamentales du royaume. Il lui est interdit de choisir son héritier : il ne peut enfreindre le principe de l'hérédité et de la primogéniture mâle.

Monarque sacré à Reims, le roi doit défendre l'Église catholique et ses commandements.

Le domaine royal reste inaliénable.

En matière judiciaire, il dispose du pouvoir d'envoyer quelqu'un en prison sans jugement. Cependant, le recours aux lettres de cachet fut restreint. Louis XIV gouverne sans premier ministre et décide seul mais il entend les conseils de son chancelier, de ses ministres et de ses secrétaires d'état.

La monarchie française du XVIIe siècle ne fut jamais absolue par manque de moyens. Le royaume de France est l'un des plus peuplés  et l'administration n'est pas suffisante.

La dette de l’Etat s’accroît

2) De solides corporatismes (tiens… tiens…)

Les décisions royales se heurtent à la société de corps : les villes, les corporations et ordres disposent de privilèges. Le clergé a ses propres tribunaux et ses propres procédures judiciaires.

Les libertés autorisent un grand nombre de Français à disposer de droits particuliers. Les sujets ne parlent pas tous la même langue, n'ont pas les mêmes mesures. Les états généraux et provinciaux sont réunis en temps de crise et sont une tribune pour les représentants des trois ordres. Ces institutions vont à l'encontre des visées absolutistes de Louis XIV. C'est pourquoi les états généraux n'ont jamais été réunis sous son règne.

3) Pas encore de nationalisme 

L’idée de nation est balbutiante. La fidélité au roi forme l’essentiel de la cohésion nationale.

On parle d’une « nation bretonne », d’une « nation provençale » etc.

Le royaume était un peu fédéral. La vie provinciale est cloisonnée par les différences de statuts juridiques, de fiscalité, de patois, de poids et mesures... Le mot « patrie » apparaît seulement au XVIIe s.

Mais l’idée d’unité avance. Les juristes font l’éloge du pouvoir royal. Pour Bossuet le roi doit être obéi par tous. Richelieu fait abattre La Rochelle.

La nation en tant que groupe défini par une origine commune cède la place à une conception plus moderne : la nation regroupant les sujets d’un Etat.

Conclusion

1) La monarchie absolue se diffuse en Europe

Les monarques les plus représentatifs du pouvoir absolu sont Philippe II d'Espagne et Frédéric II de Prusse, ce dernier étant l'exemple le plus fréquemment évoqué de despote éclairé. L'absolutisme relève davantage de la pratique du pouvoir que d'une doctrine politique.

En Angleterre, les Stuarts ont essayé de rogner les droits politiques du Parlement.

2) Une bonne ou une mauvaise chose ?

La monarchie absolue permet de lutter contre la toute-puissance de la noblesse. Mais elle est responsable de la Révolution française dans la mesure où elle affaiblit les corps intermédiaires et rend les conflits plus violents

La monarchie parlementaire des Anglais sera plus efficace parce qu’elle donne du pouvoir à des députés

A la fin du règne les critiques se multiplient : Fénélon, La Bruyère, Vauban. Ces protestations rêvent d’un retour à l’ordre ancien : priorité de l’agriculture, restauration de la féodalité.

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