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lycée banlieue culture
7 novembre 2009

Le fait religieux dans les cours

FORMATION DE FORMATEURS :

Les sujets sensibles à l’école primaire, le fait religieux

IUFM d’Orléans-Tours

Intervention de M. Falaize chargé d’études et de recherches à l’INRP […]

Que faire : Pièges à éviter, pistes de travail ?

Il est vrai que sur ces questions, il faudrait des connaissances théologiques sur les différentes religions, donc un vaste domaine à maîtriser.

1 Ne pas présenter une religion comme un ensemble statique : l’Islam du VIIème siècle n’est pas l’Islam actuel (il y a eu depuis les Croisades, la colonisation…). On peut pareil du christianisme. Par ailleurs, le judaïsme n’est pas seulement l’archéologie du christianisme, Jésus est avant tout juif ! Donc bien marquer les étapes d’évolution et les continuités. Eviter le « fixisme » des regards portés sur les religions.

2 Attention aux traductions hâtives et commodes : dans la religion musulmane, le croyant s’en remet à Dieu, il ne se soumet pas. C’est donc bien inscrit dans une démarche d’homme libre. Les images ne sont pas interdites, c’est leur adoration qui l’est. De la même manière, le djihad est une notion complexe, qui a évolué : fondamentalement c’est un effort tendu vers l’exigence, un combat intérieur. Au temps de Mahomet, il a aussi eu une dimension de défense légitime.

3 Bien distinguer les croyances des savoirs : dire plutôt « les Chrétiens pensent que… ».

4 La démarche comparatiste peut aider à mettre les choses en place. Enseigner le fait religieux, c’est sans doute moins montrer les différences entre elles que de faire la lumière sur leur connivences, à la fois internes (notamment pour les trois religions d’Abraham) mais aussi externe, c’est-à-dire sur ce qui poussent les hommes dans l’histoire à s’en remettre à Dieu pour expliquer le monde.

5 Partir de personnages, de récits comme on le fait pour la mythologie (mais avec beaucoup de prudence ensuite dans le traitement). Comme on mettrait en mémoire un stock d’histoire, une culture commune de savoirs sur les religions : des références partagées.

6 Bon service pédagogique commun entre l’Institut du monde arabe et le Musée d’art et d’histoire juive.

8 L’école n’est pas là pour choquer, mais il n’y a pas de tabou. Il faut pouvoir à chaque moment distinguer les savoirs et les croyances.

En creux sur cette question, il y a évidemment la place de la jeunesse issue de l’immigration dont les parents ont souvent connu une double indignité (cf. « Mémoire d’immigrés de Y. Benguigui, ou les travaux sociologiques de Abdelmalek Sayad) celle de la colonisation et celle de l’exil qui est lavée par les enfants dans un retour à l’Islam. Un danger : renforcer l’ « altérité » des élèves en les interrogeant systématiquement sur l’Islam alors qu’ils ne sont pas forcément croyants ou pas forcément musulmans (il y a des chrétiens aussi dans le monde arabe, voire des athées ou des agnostiques, comme partout).

Compte rendu rédigé par O. Ozanne 18 janvier 2007, relu par les intervenants.

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