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lycée banlieue culture
8 mars 2008

Fethi Benslama, La psychanalyse à l'épreuve de l'islam

Fethi Benslama

La psychanalyse à l’épreuve de l’islam

Aubier, 2002

Note de lecture Fehti

J’ai pioché des passages sur la montée de l’intégrisme musulman au Maghreb et dans les banlieues européennes.

Epilogue

L’auteur se penche sur la crise de l’islam. Il parle de délire et de destruction, de précipitation vers l’inconnu. Pour beaucoup de musulmans, la modernité est vécue comme une transgression de la Loi divine.

Faut dire qu’au XXe siècle l’islam a été victime d’un véritable simulacre de modernité. L’auteur parle également de modernité-fétiche. La sauvagerie « moderne » vécue par les Arabes a entraîné une destruction du soi humain. Devant le choc, le réel se dissocie de la subjectivité. Il y a un désespoir identificatoire. L’islam traumatisé est sorti de ses gonds. D’où le recours à une identité archaïque pour parer au danger.

Le drame fut la victoire de la théologie sur la philosophie aux XIe et XIIe siècles.

Un des problèmes des musulmans est leur trouble face à l’altérité féminine. Comme ils ont peur de la jouissance féminine, ils la répriment.

L’islam, on le sait, ne connaît pas la notion de Trinité divine des chrétiens. Pour eux Dieu est un bloc indivisible, pas de distinguo entre Père, Fils et St Esprit. Il y a donc un rapport absent entre la notion de père et Dieu. Dieu n’est pas le père. Il y a un désert généalogique entre l’Homme et Dieu. Un espace impossible à franchir.

Comment remplir quand même ce vide ? Certains sombrent dans le nihilisme ( = le terrorisme, sans doute ?). Une autre mauvaise solution est la construction de dictatures.

Comment construire le politique dans cet espace entre l’Homme et Dieu ?

Page 90

Quand se produisent des mutations de civilisations telles que le XXe siècle des musulmans en a connu, un travail de la culture est nécessaire pour comprendre ce qui se passe, pour mieux vivre ce choc, à rendre la nouvelle donne assimilable. Si il y a désubjectivation, il y a risque de violences et de massacres.

En Europe, à la sortie du Moyen Age il y a eu aussi une rupture de civilisation, mais le changement a été plus lent et s’est étalé sur plusieurs siècles. Il a été accompagné par la culture.

En islam, la situation est différente. La violence coloniale a été terrible. Les changements furent soudains. L’idéalisation naïve économique du développement n’a pas aidé les hommes à mieux comprendre. Un désert culturel s’est installé.

D’où le cri des masses, la révocation subjective. Un immense désespoir. Une régression. Des revendications identitaires folles. La crainte identitaire de perdre la face.

La douleur est si forte que l’Autre devient un bouc émissaire facile.

Il y a un siècle Freud pensait avec regret que dans futur la science se substituerait inévitablement à la religion. En islam ce schéma ne fonctionne pas ; la religion ne s’effondre pas mais entre en décomposition et en recomposition avec les éléments scientifiques. La religion et le scientifique se renforcent l’un l’autre pour former un mélange pervers.

Le désespoir du peuple crée un mixte d’illusions. La nature ayant horreur du vide, le Surmoi mange à tous les râteliers.

Il faut distinguer la modernité du modernisme. La modernité c’est bien mais le modernisme est une idéologie dogmatique. En Iran en 1979 la population a rejeté la modernisation illusoire impulsée par le Chah qui était en réalité un archaïsme. Le Chah avait des idées qui dataient des années 1920. Ces élites réformatrices des années 1920 étaient très coupées du peuple. C’était l’époque de la fondation du Baas.

Les identités primaires, familles, clans, religion, région… ont été remplacées par des simulacres de construction.

Page 301

Contrairement à ce que l’on dit souvent la problématique de l’individu a été hautement élaborée dans l’islam. L’islam déploie une dimension de l’individu très puissante, mais l’individu s’identifie à Dieu. Il n’y a pas d’Etats de droit dans les pays musulmans, c’est le problème.

Page 193

L’affaire du voile islamique. Il y a eu une grande disproportion entre les faits (peu d’élèves concernées) et la prolifération des discours. C’est devenu une question-panique.

Le voile en lui-même n’est pas vraiment un signe religieux. Le voile occulte le corps féminin. On emballe la femme pour la neutraliser. Le corps féminin est considéré comme ostentatoire. La séduction féminine troublerait les hommes dans leur rapport à Dieu.

Pour Ali, gendre du Prophète, la femme est « un mal nécessaire ».

poursuivre la réflexion :

Le Diwan occidental oriental

http://pagesperso-orange.fr/mivy/linfo/01_actu/z_612_diwan.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fethi_Benslama

http://pagesperso-orange.fr/fripsi/Benslama.html

http://www.conferencesetdebats.fr/entretien_02.php

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