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lycée banlieue culture
1 octobre 2009

Mahmoud Hussein, Penser le Coran

MAHMOUD HUSSEIN, PENSER LE CORAN

Un livre clair, facile à lire, contre les courants extrémistes et violents. Il évoque le contexte historique dans lequel le Coran est né. Il traite des rapports entre polythéïstes, juifs, chrétiens et musulmans dans l’Arabie du VIIme siècle. Aborde le débat médiéval entre les partisans du Coran "créé" et les défenseurs du Coran "incréé". Dit quelques mots sur les mutazilites. Parle des fameux versets abrogés.

livre_Coran_large

 

Mahmoud Hussein, Penser le Coran

Grasset, janvier 2009

200 pages

 

Mot de l'éditeur 

« Contrairement à ce que croient nombre de musulmans, la « Parole de Dieu » contenue dans le Coran n’a pas été livrée en une fois - comme les Tables de la Loi - mais étalée sur 22 années, entre 610 et 632 de l’ère chrétienne.

Ses 6236 versets ont ensuite été rassemblés en un seul volume, dans un ordonnancement inexpliqué, qui ne tient compte ni de la chronologie, ni des contextes changeants de leur révélation. Ce qui rend le texte au départ assez impénétrable.

C’est notamment à la faveur de cette difficulté de lecture, que s’est imposé le point de vue, aujourd’hui dominant, selon lequel il est moins important de comprendre la Parole de Dieu que de la réciter et de s’en imprégner. Chaque mot y est, de toute façon, à prendre sans recul, au pied de la lettre, partout et toujours. C’est l’a priori "littéraliste", qui conduit certains jusqu’à l’intégrisme, tandis que d’autres sont déchirés entre leur fidélité à la Parole de Dieu et la conscience qu’ils ont de ne pouvoir adhérer à des prescriptions coraniques historiquement connotées.

Penser le Coran, écrit dans un langage clair, accessible à tous, livre des clés de lecture qui permettent à chacun de s’initier au texte – en y trouvant des données essentielles jusqu’ici largement occultées. Il propose un lumineux parcours du Coran, jalonné de plusieurs centaines de versets, replacés dans les circonstances historiques où ils ont été révélés au Prophète de l’islam. Au terme de ce parcours, le lecteur est amené à reconnaître cette évidence - que le Coran se présente, dans son contenu comme dans sa forme, comme un dialogue entre Ciel et Terre, situé dans un espace et un temps donnés. »

 

Note de lecture par Tahar Ben Jelloun

Paris Match, 22-01-2009

http://www.parismatch.com/parismatch/Match-guide/Match-Livres/Coran-alternatif/(gid)/65533/

 

« Ce que propose Mahmoud ­Hussein, c’est d’écouter ce que dit Dieu. Ecouter ne veut pas dire interpréter selon ses désirs cette parole, mais la remettre dans son contexte et lui donner le statut d’un message destiné à l’humanité. […]

Quand on lit le Coran avec les lunettes de la transparence et de l’intelligence du cœur, on se rend compte qu’il est le texte le plus farouchement opposé à l’intégrisme, au fanatisme, au djihad en tant que prétexte à l’assassinat d’innocents, au suicide et à toute forme de violence politique qui détourne l’islam de son message d’humanisme et de paix. […] La nouveauté de cet essai est de remettre les idées en place sans intervention extérieure, sans donner de ­leçons, mais en revenant au texte lui-même […] ».

 

Lire aussi le mail envoyé par HIDAYAT HUSSAIN :

 

« Penser le Coran » par Mahmoud Hussein

Note de lecture par Hidayat Hussain (Professeur de français à Karachi au Pakistan)

 

Note de lecture par Hidayat Hussain


Mahmoud Hussein, pseudonyme de Baghgat Elnadi et Adel Rifaat politologues français d’origine égyptienne, se place à l’intérieur du discours du Coran et démonte le fondement inébranlable de la croyance islamique que le Coran serait un livre intemporel dans le sens d’être coupé des circonstances de sa révélation dans le temps et dans l’espace.

Puisque ce livre s’appuie sur le texte à la fois du Coran et des témoignages de compagnons du prophète d’Islam sur les « Asbab al Nazul » (les causes de la révélation) il éclaire très bien la relativité sociale et le caractère temporel des prescriptions coraniques en les associant aux circonstances de la révélation des différents versets. La révélation selon Mahmoud Hussein était sur le mode interactif. Le Dieu était sollicité sur des problèmes qui surgissaient au cours de l’émergence et du développement de la communauté musulmane (problèmes afférents aux guerres, à la gestion sociale, aux mœurs, à la conduite personnelle et collective, aux rapports homme/femme etc.) et il tranchait en fonction de l’actualité quitte à abroger une prescription précédente ou à la modifier. Il était sollicité non pas seulement par le prophète mais également par ses compagnons par le truchement de celui-ci. Dieu intervenait également sur le vif en pleine guerre, en plein débat sur un problème quelconque. La révélation donc n’était pas du haut en bas entre une source éternelle et un récipiendaire passif. Ce qui prouve que le Coran n’est pas consubstantiel au Dieu et ne participe pas de sa qualité d’ « incréé » mais est bel et bien une création. Chose simple et très bien élucidée mais très difficile à avaler par le croyant musulman car elle va à l’encontre du conditionnement qu’il a subi par un corpus dense d’exégèses et d’interprétations qui a fini par occulter la nature du message d’origine.


Mahmoud Hussein ne s’attaque pas à la croyance mais essaie de remettre dans son cadre spatio-temporel le message du Coran. Il s’attaque plutôt à l’ignorance du croyant et cherche et l’éclairer. Pour ce faire il laisse parler le texte du Coran.

 

Il y a quelques décennies, Maxime Rodinson à travers sa biographie du prophète d’Islam intitulée « Mahomet », avait restitué la personnalité du prophète d’Islam dans le contexte historique, sociale et géographique de son époque. Tout en dédémonisant sa personnalité (ce n’était pas un imposteur comme disait Voltaire mais bien « Mohamad ibn Abdullah, notre frère »), il avait passé au crible certains de ses actes controversés y décelant des expédients de l’homme d’état, du chef guerrier et du leader d’une communauté naissante. Selon lui, les interventions divines sous forme de révélations venaient valider ces expédients « Allah était toujours fort à propos ». Maxime Rodinson avait aussi parlé de la façon dont les versets étaient révélés (l’état de transe dans lequel le prophète entrait au moment de la révélation) comparant l’état mental du prophète à celui de certains saints et saintes chrétiens.

Sans se verser dans le débat sur la réalité de la révélation il est d’une grande actualité, comme l’a fait Mahmoud Hussein, de démontrer la relativité sociale des prescriptions coraniques en ce qui concerne la conduite individuelle et collective quel que soit le domaine. Mahmoud Hussein a eu un parcours marxiste tout comme l’a été le cas de Maxime Rodinson. Toutefois même si l’objet d’étude est le même l’objectif recherché est différent l’un de l’autre. Le souci du dernier était d’aborder l’étude de l’Islam hors des clichés et du point de vue anthropologique alors que Mahmoud Hussain s’adresse principalement au croyant musulman et cherche à l’amener à comprendre le texte du Coran non pas au pied de la lettre mais dans son contexte temporel et à vivre sa foi de façon vivante comme vécue par le prophète et ses compagnons.

 

Auteur : Hidayat Hussain

(J'ai mis certains passages en rouge pour le confort du lecteur, Ph. Duret)

 

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Commentaires
H
Il y avait quelques coquilles dans mon dernier envoi. Ne pas le considérer:<br /> <br /> « Penser le Coran ». par Mahmoud Hussein<br /> Note de lecture par Hidayat Hussain<br /> <br /> Mahmoud Hussein, pseudonyme de Baghgat Elnadi et Adel Rifaat politologues français d’origine égyptienne, se place à l’intérieur du discours du Coran et démonte le fondement inébranlable de la croyance islamique que le Coran serait un livre intemporel dans le sens d’être coupé des circonstances de sa révélation dans le temps et dans l’espace. Puisque ce livre s’appuie sur le texte à la fois du Coran et des témoignages de compagnons du prophète d’Islam sur les « Asbab al Nazul » (les causes de la révélation) il éclaire très bien la relativité sociale et le caractère temporel des prescriptions coraniques en les associant aux circonstances de la révélation des différents versets. La révélation selon Mahmoud Hussein était sur le mode interactif. Le Dieu était sollicité sur des problèmes qui surgissaient au cours de l’émergence et du développement de la communauté musulmane (problèmes afférents aux guerres, à la gestion sociale, aux mœurs, à la conduite personnelle et collective, aux rapports homme/femme etc.) et il tranchait en fonction de l’actualité quitte à abroger une prescription précédente ou à la modifier. Il était sollicité non pas seulement par le prophète mais également par ses compagnons par le truchement de celui-ci. Dieu intervenait également sur le vif en pleine guerre, en plein débat sur un problème quelconque. La révélation donc n’était pas du haut en bas entre une source éternelle et un récipiendaire passif. Ce qui prouve que le Coran n’est pas consubstantiel au Dieu et ne participe pas de sa qualité d’ « incréé » mais est bel et bien une création. Chose simple et très bien élucidée mais très difficile à avaler par le croyant musulman car elle va à l’encontre du conditionnement qu’il a subi par un corpus dense d’exégèses et d’interprétations qui a fini par occulter la nature du message d’origine.<br /> <br /> Mahmoud Hussein ne s’attaque pas à la croyance mais essaie de remettre dans son cadre spatio-temporel le message du Coran. Il s’attaque plutôt à l’ignorance du croyant et cherche et l’éclairer. Pour ce faire il laisse parler le texte du Coran. <br /> <br /> Il y a quelques décennies, Maxime Rodinson à travers sa biographie du prophète d’Islam intitulée « Mahomet », avait restitué la personnalité du prophète d’Islam dans le contexte historique, sociale et géographique de son époque. Tout en dédémonisant sa personnalité (ce n’était pas un imposteur comme disait Voltaire mais bien « Mohamad ibn Abdullah, notre frère »), il avait passé au crible certains de ses actes controversés y décelant des expédients de l’homme d’état, du chef guerrier et du leader d’une communauté naissante. Selon lui, les interventions divines sous forme de révélations venaient valider ces expédients « Allah était toujours fort à propos ». Maxime Rodinson avait aussi parlé de la façon dont les versets étaient révélés (l’état de transe dans lequel le prophète entrait au moment de la révélation) comparant l’état mental du prophète à celui de certains saints et saintes chrétiens. Sans se verser dans le débat sur la réalité de la révélation il est d’une grande actualité, comme l’a fait Mahmoud Hussein, de démontrer la relativité sociale des prescriptions coraniques en ce qui concerne la conduite individuelle et collective quel que soit le domaine. Mahmoud Hussein a eu un parcours marxiste tout comme l’a été le cas de Maxime Rodinson. Toutefois même si l’objet d’étude est le même l’objectif recherché est différent l’un de l’autre. Le souci du dernier était d’aborder l’étude de l’Islam hors des clichés et du point de vue anthropologique alors que Mahmoud Hussain s’adresse principalement au croyant musulman et cherche à l’amener à comprendre le texte du Coran non pas au pied de la lettre mais dans son contexte temporel et à vivre sa foi de façon vivante comme vécue par le prophète et ses compagnons.
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