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lycée banlieue culture
19 août 2008

Aristote, citoyenneté, éphébie

L’inscription des jeunes citoyens

Selon Aristote

Athènes, IVe siècle

XLII.

L'état actuel du gouvernement est le suivant. Prennent part au gouvernement ceux qui sont nés de parents ayant tous deux le droit de cité. Les jeunes gens sont inscrits au nombre des démotes à l'âge de dix-huit ans. Au moment de l'inscription, les démotes, après serment, décident par un vote : premièrement s'ils ont l'âge exigé parla loi - en cas de décision contraire, ils retournent parmi les enfants - ; deuxièmement s'ils sont de condition libre et de naissance légitime. Celui que les démotes repoussent par leur vote, comme n'étant pas de condition libre, peut faire appel au tribunal ; le dème de son côté élit cinq de ses membres pour soutenir l'accusation. Si le tribunal décide qu'en effet il n'a pas le droit de se faire inscrire, l'État le fait vendre ; si au contraire il gagne son procès, les démotes sont tenus de l'inscrire.

2 Cela fait, le Conseil soumet les inscrits à un examen, et s'il décide que l'un d'eux n'a pas atteint l'âge de dix-huit ans, il met à l'amende les démotes qui l'ont inscrit. Après que les éphèbes ont subi cet examen, leurs pères se réunissent par tribus et, après avoir prêté serment, élisent, parmi les membres de la tribu âgés de plus de quarante ans, les trois citoyens qu'ils jugent les plus honorables et les mieux faits pour prendre soin des éphèbes. Sur ces trois le peuple en élit à main levée un pour chaque tribu comme censeur (sophroniste). Le proviseur (cosmêle) est élu parmi les autres Athéniens comme chef de tous les éphèbes.

3 Ces chefs, après avoir réuni les éphèbes, commencent par faire avec eux la tournée des sanctuaires, puis se rendent au Pirée où ils tiennent garnison, les uns à Munichie, les autres à l'Acté. Le peuple nomme encore à main levée deux instructeurs (pédotribes) et des maîtres spéciaux qui leur apprennent à combattre comme hoplites, à tirer de l'arc, à lancer le javelot, à manoeuvrer la catapulte. Il est alloué à chacun des sophronistes une drachme par jour pour sa nourriture, et aux éphèbes quatre oboles par tète. Le sophroniste reçoit l'argent pour les éphèbes de sa tribu et achète ce qu'il faut pour la nourriture commune de tous ; car ils prennent leurs repas par tribu. Il a soin de tout ce qui les concerne.

4 Ils passent ainsi la première année de l'éphébie. La seconde année, une assemblée du peuple est tenue au théâtre et les éphèbes y sont passés en revue pour les manoeuvres de compagnie. Ils reçoivent alors de l'État un bouclier rond et une lance, font des marches militaires dans le pays et tiennent garnison dans les forts.

5 Pendant ces deux années de garnison, ils portent une chlamyde et sont exempts de toute charge. Afin qu'ils n'aient pas de prétexte pour s'absenter, ils ne peuvent ester en justice ni comme défendeurs, ni comme demandeurs, excepté lorsqu'il s'agit de recueillir une succession, une fille épiclère ou un sacerdoce de famille. A l'expiration des deux années ils sont désormais confondus avec les autres citoyens.

Aristote, Constitution des Athéniens, XLII, pp. 44-46.

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