Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lycée banlieue culture
29 janvier 2013

Lénine contre Staline

LE « TESTAMENT » DE LÉNINE

Alors que la maladie le condamnait à l'immobilité, Lénine, inquiet des difficultés graves derrière lesquelles il voyait se dessiner l'ombre de Staline, prépare ses recommandations au prochain congrès.
Le 4 janvier 1923 il ajoute à celles qui sont reproduites ci-dessous le conseil d'écarter Staline du poste de secrétaire général.

J'estime que le point essentiel dans le problème de la cohésion, c'est l'existence de membres du Comité central tels que Staline et Trotsky. Les rapports entre eux constituent à mon sens le principal du danger de cette scission qui pourrait être évitée...

... Le camarade Staline, devenu secrétaire général, a concentré entre ses mains un pouvoir illimité immense, et je ne suis pas sûr qu'il puisse toujours s'en servir avec assez de circonspection [ou prudence]. D'autre part, le camarade Trotsky comme l'a déjà montré sa lutte contre le Comité central dans la question du Commissariat du peuple des voies de communication ne se fait remarquer seulement par des qualités éminentes. Il est peut-être l'homme le plus capable de l'actuel Comité central, mais il pèche par excès d'assurance et par un engouement exagéré pour le côté purement administratif des choses.

Ces deux qualités des deux chefs éminents du Comité central actuel seraient capables d'amener incidemment la division et, si notre parti ne prend pas les mesures nécessaires pour s'y opposer, la scission peut se faire sans qu'on s'y attende...

En ce qui concerne les jeunes membres du Comité Central, je tiens à dire quelques mots sur Boukharine et Piatakov. Ce sont, à mon avis, les compétences les plus marquantes (parmi les plus jeunes) et, à leur propos, il faudrait ne pas perdre de vue ceci : Boukharine n'est pas seulement dans le parti un théoricien des plus marquants et de très haute valeur; il jouit à bon droit de l'affection du parti tout entier. Cependant, ses vues théoriques ne peuvent qu'avec la plus grande réserve être tenues pour parfaitement marxistes, car il y a en lui quelque chose de scolastique (il n'a jamais étudié et, je le présume, n'a jamais compris entièrement la dialectique)... Piatakov, doué sans aucun doute d'une grande volonté et de capacités éminentes, se laisse cependant trop entraîner par les pratiques d'administration et le côté administratif des choses pour qu'on puisse s'en remettre à lui quand il s'agit d'une question politique sérieuse. Il va de soi que ces deux remarques ne sont faites par moi qu’en considération du moment présent et en supposant que ces travailleurs capables et loyaux ne puissent par la suite compléter leurs connaissances et corriger leur étroitesse.

V. I. Lénine (décembre 1922), Oeuvres  complètes, 4e édition (Éditions de Moscou. pp.606-607).

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité