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lycée banlieue culture
24 mars 2012

forêt équatoriale, Bornéo

A BORNEO

« Je m'écroulai au fond de la pirogue. Quand la température va vous chercher dans les quarante-cinq à l'ombre et l'hygrométrie dans les quatre-vingt-dix-huit pour cent, quand vous ruisselez de sueur (...) »

« Je voyais de grosses gouttes s'écraser sur les rochers humides, cribler la rivière et rider sa surface. Mais sous le couvert des arbres la pluie fragmentée en particules par le réseau des feuilles, des rameaux et des tiges grimpantes semblait demeurer en suspension dans l'air comme un épais brouillard ».

« Passé la dernière des laies [chemin] déboisées par les forestiers (détruite et entraînée par le courant, la couche superficielle d'humus colore le cours inférieur des rivières de Bornéo d'un limon brunâtre), l'eau de la Baleh est redevenue limpide ».

« Intolérable, la chaleur. Rien de commun avec celle du bord de l'eau, dans l'éblouissante lumière du soleil. Une moiteur enveloppante, suffocante, irradiant des feuilles mouillées, de l'humus glissant, des troncs massifs des arbres. A la troisième colline, la serviette qui me ceignait le front était trempée de sueur, et ma chemise aussi ruisselante que si je venais de me baigner dans la rivière sans l'ôter. »

« La nuit tomba soudain »

« Passé une quinzaine de kilomètres, les rizières de colline de Roumah Pengoulou-Djimboun firent place à une forêt secondaire bien établie, à un sol dont la végétation n'avait pas été défrichée, calcinée ou éclaircie depuis un bon demi-siècle pour y cultiver pendant un an une seule et unique récolte de riz. Puis commença la jungle primitive. La rivière semblait se refermer sur nous. Des arbres de soixante mètres de haut se pressaient les uns contre les autres sur les versants des collines, descendant quasiment jusqu'au bord de l'eau en un dense fouillis entremêlant différentes essences».

« Tous les coins et recoins du sac [de couchage] grouillaient de fourmis grosses comme la moitié du petit doigt. (...) En relevant la tête, je fus étonné de constater que mes vêtements humides grouillaient eux aussi de bestioles, qu'une procession de fourmis noires descendaient par une face de la corde et remontait par l'autre, et que sur toute la surface de mon pantalon mouillé des centaines de papillons de diverses espèces, mais qui tous avaient l'air de mites, étaient en train de se goinfrer. »

« En nous frayant un chemin au milieu de ces arbres s'élançant comme un jet comme d'immenses poteaux, ou épaissis à la base, ou étayés par des arcs-boutants, en longeant cette muraille surmontée d'un formidable mâchicoulis, on soupçonnait sans peine l'infinie variété des essences végétales recelées par la jungle. Mais dans la permanente et monotone pénombre du sous-bois il était relativement malaisé d'imaginer que cette forêt pluviale du Sud-Est asiatique comptait plus d'espèces florales que partout ailleurs dans le monde. »

Reymond O'Hanlon, Au coeur de Bornéo, éditions Payot

Questions

1) Expliquez les mots soulignés
2) Où se trouve Bornéo par rapport à l'équateur ou aux tropiques ?
3) Qu'est-ce qui évoque l'humidité ?
4) Qu'est-ce qui est le plus pénible ?
5) Décrivez la forêt.
6) Qu'est-ce qui évoque la prolifération de la vie ?
7) Pourquoi dit-il que les papillons « se goinfrent » ?
8) Quel type de riziculture y fait-on ?

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