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lycée banlieue culture
28 février 2012

la Révolution américaine

Cours sur la Révolution américaine
Classes de 4me et 2de

la Révolution Américaine

1763-1787

INTRODUCTION

Ce cours nous fera réfléchir sur des notions comme :
- le colonialisme
- l’indépendance nationale
- la démocratie
- le racisme
- les droits de l’homme
- les inégalités sociales

Ancienneté de la présence anglaise en Amérique : vers 1630-1640, migration massive des protestants puritains (Boston fondée en 1630). Le XVIIIe siècle a connu un développement de la présence anglaise et une extension de l’aire occupée, alliée à une forte croissance démographique.. Ce développement a été caractérisé par la production de canne à sucre, de tabac, mais aussi par l’importation d’esclaves noirs. Les colonies apportent de l’argent à l’Angleterre.
Pour les colons l'Amérique est une Terre promise synonyme de liberté, d'espoirs et de richesses.

 Nous verrons ici comment les colons anglais de la côte orientale, qui formaient 13 communautés, de la Caroline jusqu'au Canada, se révolteront contre la monarchie britannique.
Les insurgeants ont voulu faire un Etat correspondant aux valeurs d’autonomie locale, d'égalité des droits et de liberté.

Et pourtant… en moins d'un demi-siècle, les États-Unis deviendront un régime bourgeois et conservateur, cruel vis-à-vis de la population noire et des Indiens.

I) la fin du colonialisme anglais (1763-1773)

Les revenus de ces colonies sont peu taxés, la couronne anglaise perdait de l’argent ou pouvait (voulait) en gagner plus.
De plus, une guerre avait opposé les colons américains aux Français. Mais le traité de Paris de 1763 n’a pas définitivement réglé le problème : il restait 80 000 Français Canadiens sur le territoire ainsi que des troupes françaises. D’autre part ce traité promet aux Indiens qu’ils resteront propriétaires de toutes les terres à l’ouest des Monts Appalaches. Cette promesse gênait les appétits des colons qui espéraient bien faire de l’argent en s’installant sur ces nouveaux territoires. Un des principaux enjeux de la Guerre d’Indépendance consiste à savoir si les colons pourront mettre la main sur les terres indiennes situées à l‘ouest des Appalaches.

1) Les Américains rejettent l’autorité du Parlement anglais (1763-1767)

Londres veut faire des colonies un marché captif pour les produits anglais. L’Act sur le timbre de 1765 a ainsi obligé l’apposition d’un timbre sur tout document fiscal, de manière très étendue (jusqu’aux cartes à jouer !).
D’autres Acts ont imposé la présence de troupes anglaises dans les colonies, troupes dont le coût devait être supporté par les autorités locales.

 Les réactions ont été immédiates : l’aspect économique a choqué, mais plus encore la question de la constitution : le Parlement de Londres pouvait exercer son pouvoir sur tout l’empire britannique, or les Américains considéraient qu’ils disposaient déjà de corps législatifs.

Dès les années 1765, le problème de l’unité de l’empire, de la représentation des colons et de la défense de leur liberté s’est donc posé. Les valeurs en jeu sont celles de la loi, de la représentation politique et de la constitution que l’on oppose à la tyrannie du pouvoir exécutif.

La révolte est d’autant plus vive que les classes laborieuses (ouvriers, artisans, petits propriétaires ; fermiers…) ont des revendications particulières à exprimer. A Boston par exemple les inégalités sociales sont fortes. Un peu partout (p ex vallée de l’Hudson) des révoltes éclatent contre les riches.
L’enjeu est donc double :
- conflits sociaux
- conflit national.
Comment les deux vont-ils s’articuler ? Les classes les plus modestes serviront de masses de manœuvre, de soldats

Une résistance nationale s’organise à travers le boycott du commerce anglais et les douze colonies se sont retrouvées dans un congrès à New York : une institution partie de la base qui s’est élevée contre la monarchie anglaise.

L’Angleterre a pris de nouvelles mesures en 1766 :
• Elle a retiré l’Act sur le timbre parce qu’elle avait pris conscience de son aspect vexatoire.
• Mais en contrepartie elle a pris l’Act de plantation qui uniformise la taxe sur les importations.

2) Les premiers affrontements entre les colons et l’armée britannique (1767-1773)

Le gouvernement anglais a été confronté au problème du coût de maintien des armées en Amérique : l’Angleterre payait en effet ses officiers et était confrontée à la mauvaise application des mesures précédentes.
Pour augmenter ses revenus la monarchie a alors décidé d’augmenter les taxes sur les importations et les exportations.  En 1767, une nouvelle loi a fixé une taxe sur les produits échappant encore à l’impôt, comme le thé.

L’Amérique a alors boycotté les produits anglais et, en mars 1770, à l’occasion d’une des manifestations contre le fisc du thé, les troupes anglaises ont tiré, entraînant la mort de cinq personnes.

Les Anglais retirent toutes les mesures fiscales, mis-à-part la taxe sur le thé.
1773, violent mouvement contre les importations de thé.
Le 16 décembre 1773, à Boston, est arrivée une cargaison de thé d’un montant important, que les habitants de Boston ont décidé de détruire
= The Tea Party.

Mouvement symbolique  contre l’autorité anglaise

II)  LA RUPTURE

1) Le Coercitive Act de 1774

Quatre lois sont prises en 1774 par le Parlement anglais :
• La fermeture du port de Boston et l’obligation de rembourser la Compagnie des Indes.
• La réduction des pouvoirs de l’autorité locale et l’augmentation du pouvoir du gouverneur anglais.
• L’imposition du logement des soldats dans des quartiers de villes peu surs.
• Le dénuement aux tribunaux du Massachusetts de la capacité de pratiquer la justice.
Cela entraine des émeutes.

Tous les Américains n'étaient pas hostiles et certains partent au Canada resté fidèle à la couronne.
Le gouvernement anglais a pris en 1774 un Act sur le Québec :
• Dans cette loi, le gouvernement a pris acte de la présence de Français et de catholiques au Canada, et leur a reconnu un droit original, créant un droit français à coté de celui anglais. De plus, il a été donné aux Canadiens français une représentation dans le conseil du Québec.
• L’Act a étendu les frontières de la province québécoise jusqu’aux rives du Mississippi.
C’est la vieille tactique « diviser pour régner ».

Les Américains ont senti qu’on leur volait une zone d’extension possible, et ont été exaspérés par l’existence d’une province importante comportant des catholiques aux droits identiques à ceux Anglais.

2) Le Congrès de Philadelphie prend le pouvoir

Un « congrès continental » se tient à Philadelphie en septembre 1774, afin de coordonner la résistance, sur l’idée de Benjamin Franklin. Il fonctionne comme une sorte de gouvernement américain.
Des décisions ont été prises:
• Le refus d’importer ou d’exporter des produits vers l’Angleterre.
• L’approbation d’une Déclaration des droits de 1774. Dans ce cadre, le congrès a envoyé une pétition au roi mais surtout un appel au peuple anglais (les colons se sont reconnus comme égaux au peuple anglais).

Sont alors apparus de nombreux écrits théoriques.
Thomas Jefferson rédige un pamphlet sur les droits des Américains et développe l’idée d’un empire anglais composé d’Etats libres et égaux sous un même monarque.
Thomas Paine fait l’éloge de la République et de l’Indépendance. Il réclame une meilleure représentation politique des classes populaires.

3) L’indépendance : 1776 et 1789

L’Angleterre, pour des préoccupations économiques, n’a envoyé que 4 000 hommes sur le sol américain. Elle a de plus coupé toute relation commerciale avec les 13 colonies par un act de 1775, essayant de miner l’économie américaine. A côté de cela, elle a tenté d’amadouer les colons qui ne faisaient pas partie des révoltés.

Les colons tentent un dernier compromis. Ils envoient la " pétition de la branche d’olive" en 1775 : ils s’y reconnaissaient sujets du roi et indiquaient leur volonté de rester dans l’empire, à la condition que leur autonomie soit respectée.
Fin 1775 Georges III rejette cette pétition.
La rupture est consommée.

En 1776 le Congrès demande à la France des aides financières. Il intervient donc désormais en matière de politique étrangère.

L’idée d’indépendance progresse vite.
En mai 1776 la Caroline et du nord et certaines villes du Massachussetts s’y déclarent favorables.
Le 1er juin 1776, la Virginie proclame son indépendance en même temps qu’une déclaration des droits.
Le 2 juillet 1776 le Congrès adopte la Déclaration d’Indépendance, promulguée le 4 du même mois. C’est la première Déclaration des Droits de l’Homme, treize ans avant la déclaration française de 1789.
Extraits :
« Tous les hommes naissent égaux »
« Droits inaliénables parmi lesquels la Vie, la Liberté et la Recherche du bonheur »
« Si un gouvernement, quelque qu’en soit la forme, en vient à méconnaître ces fins, le peuple a le droit de la modifier ou de l’abolir et d’instituer un nouveau gouvernement ».

Suit une liste de reproches adressés au roi. La Déclaration accuse le roi d’encourager les noirs et les Indiens à la révolte. Un paragraphe rédigé par Jefferson critiquant la traite fut rejeté par les députés.

La France envoie une flotte, suivie d’un corps expéditionnaire en 1780, La défaite anglaise la plus symbolique a été celle du 9 octobre 1780 à Yorktown.

 En novembre 1782, le gouvernement angalis s’est déclaré prêt à reconnaître l’indépendance des colonies anglaises. Cette indépendance a été officialisée par le traité de Versailles de septembre 1783.

Pour la France, le coût financier de la guerre a été exorbitant. Mais grâce à sa participation à la guerre, elle a dérobé le rôle-modèle de monarchie libérale à l’Angleterre. Cela permet de faire un bilan nuancé du règne de Louis XVI qui n’est pas le plus mauvais des rois que nous ayons eu…
Pour l’Angleterre, les conséquences commerciales et financières ont été moins néfastes : certes, l’économie a enregistré une chute, mais cette chute n’a pas été suivie d’une rupture entre l’Angleterre et l’Amérique.

 Du côté américain, il a fallu attendre septembre 1787 pour que soit votée la constitution américaine, et 1789 pour qu’elle soit ratifiée. Georges Washington est devenu le premier président.

CONCLUSION
Le XVIIIe siècle a vu l’émergence d’une puissance neuve à partir de colonies européennes.
Au modèle du XVIIIème siècle, libéral et constitutionnel, équilibrant les pouvoirs entre le roi et les députés, a succédé le modèle américain de la République, affirmant la notion de constitution écrite.
En 1789 ce modèle devient la nouvelle référence.

Mais il reste des exclus : les Noirs, les Indiens et les femmes.
G. Washington refuse aux noirs le droit de s’engager comme soldats dans les troupes indépendantistes.
Il faut attendre 1870 pour que le 15me amendement à la constitution accorde le droit de vote à tous les individus de sexe masculin, quelle que soit leur race.
Le 19me amendement
donnant le droit de vote aux femmes, ne sera voté par le Congrès qu’en 1919.

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