Paul Jacoulet, images d’Asie

Paul Jacoulet, exposition

BNF, site François Mitterrand

Galerie des donateurs.

Jusqu’au 4 septembre 2011

http://www.bnf.fr/fr/evenements_et_culture/anx_expositions/f.jacoulet.html

http://www.bnf.fr/documents/icono_jacoulet.pdf

http://www.bnf.fr/documents/cp_paul_jacoulet.pdf

Pas facile de se rendre à cette exposition. Elle est mal desservie, les arrêts de bus et la station de métro étant éloignés de l’entrée. Une fois parvenu sur la terrasse battue par les vents, on descend par un escalator… qui ne marche pas. Et ensuite, contrôle policier, fouilles de sac, portique électronique. Brrr… c’est un musée ou une prison ?

Dans le bâtiment, dominent de vastes murs en béton brut, sévérité soulignée par les rideaux métalliques gris eux aussi. Comme les pancartes de signalisation sont également grises, se repérer n’est guère commode. Heureusement la moquette d’un beau rouge stimule le visiteur.

L’exposition proprement dite n’occupe qu’une petite salle. Ce n’est pas le genre d’expo qui laisse l’amateur de culture sur les rotules.

Paul Jacoulet (1896-1960) incarne le parfait métissage. Sa peinture est à la fois japonaise et française, ou plutôt elle n’est ni l’un, ni l’autre. Elle n’entre dans aucune catégorie nationale. Elle se joue des identités figées.

Le père de Paul Jacoulet était enseignant au Japon, en cela son installation est une conséquence lointaine de l’ère Meiji qui vit l’empereur nippon moderniser de force son pays en faisant appel à des enseignants, instructeurs et officiers occidentaux spécialisés dans divers domaines : littérature, choses militaires.

Paul Jacoulet mena sa scolarité au Japon et ne fit qu’un bref séjour en France, guidé par son père qui lui montra les œuvres des grands peintres. Revenu au Japon, il fut initié par les plus grands artistes. Il apprend les techniques traditionnelles de la gravure sur bois.

Il réalise de nombreux dessins, aquarelles et gravures. Ses œuvres sont vivement colorées, mais les visages sont rarement expressifs. Il reproduit les costumes traditionnels, en mettant tout sa force dans les teintes fortes. Mais ses coloris sont toujours bien plus riches et bien plus forts que la tradition japonaise. Il innove par rapport à la tradition.

Il innove par rapport aux grands maîtres japonais en s’intéressant à des sujets nouveaux, comme les ethnies minoritaires et des pays voisins comme la Corée, la Chine et la Micronésie. Ses aquarelles sur la Micronésie, avec leurs femmes allongées sur la plage, et les couleurs utilisées, montrent une influence de Gauguin.

Paul Jacoulet, c’est le bon côté de l’exotisme et de l’orientalisme si à la mode à cette époque.