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lycée banlieue culture
12 juillet 2011

Proudhon et l'école

Proudhon, Oeuvres choisies,Gallimard, NRF, collection Idées, 1967.

Biographie : Né en 1809 d’un père garçon brasseur et d’une mère cuisinière. Placé jeune comme bouvier à la campagne. Fait des études brillantes au collège de Besançon. Interrompt ses études, devient typographe, prote, imprimeur, journaliste... Meurt en 1865.

Extraits, citations

Généralités

Détruire les idoles, les prestiges, les préjugés traditionnels,... dévisager les faux grands hommes...

Nous ne fondons point une Eglise, nous ne formons pas, à proprement parler, un parti. Nous n’apportons pas au monde une doctrine faite, à la manière des révélateurs, des philosophes de l’absolu et de quelques réformateurs contemporains.

Qui dit organisme, dit complication, qui dit pluralité, dit contrariété, indépendance.

Europe, Etat national, provinces

Toutes mes vues politiques se réduisent à une formule semblable : Fédération politique ou Décentralisation.

Le contrat de fédération... dont l’essence est de réserver toujours plus aux citoyens qu’à l’Etat, aux autorités municipales qu’à l’autorité centrale pourrait seul nous mettre sur le chemin de la vérité. [...]Tout le mystère consiste à distribuer la nation en provinces indépendantes souveraines ou du moins qui, s’administrant elles-mêmes, disposent d’une force d’initiative et d’une influence suffisante. [...]

Ce n’est pas seulement entre sept ou huit élus, sortie d’une majorité parlementaire, et critiqués par une minorité opposante, que doit être partagé le gouvernement d’un pays, c’est entre les provinces et les communes [...].

Le sentiment de la patrie est comme celui de la famille, de la possession territoriale, de la corporation industrielle, un élément indestructible de la conscience des peuples...

Mais il y a loin de la reconnaissance des nationalités à l’idée de les faire servir à certaines restaurations devenues inutiles, pour ne pas dire dangereuses... ceux qui parlent de rétablir ces unités nationales ont de peu de goût pour les libertés individuelles. Le nationalisme est le prétexte dont ils se servent pour esquiver la révolution économique.

Une des meilleurs choses qui avaient été faites à Vienne, et à laquelle les puissances signataires avaient songé le moins, fut l’entrecroisement des races et des langues, provenant de l’irrégularité des découpures géographiques.

La révolution par en haut, c’est inévitablement la révolution par le bon plaisir du prince, par l’arbitraire d’un ministre, par les tâtonnements d’une assemblée, par la violence d’un club ; c’est la révolution par la dictature et le despotisme... Ainsi la veulent les blancs, les bleus, les rouges, tous sur ce point sont d’accord.

La révolution par l’initiative des masses, c’est la révolution par le concert des citoyens, par l’expérience des travailleurs, par le progrès et la diffusion des lumières, la révlution par la liberté,... la révolution par en bas, la vraie démocratie.

Le socialisme a donné en plein dans l’illusion jacobiniste.

Que d’une Nation à l’autre, les travailleurs se tendent la main !

Préparez à une révolution plus radicale qui fera disparaître... toutes ces distinctions de nationalités.

Mon patriotisme n’a rien d’absorbant ni d’exclusif, mon dévouement à mon pays n’ira jamais jusqu’à lui sacrifier les droits de l’humanité.

Je serai homme à sacrifier ma patrie à la justice si j’étais forcé de choisir entre l’une et l’autre.

L’ECOLE

L’instruction de l’homme doit être constamment combinée et conçue qu’elle dure à peu près toute la vie.

Le système de l’éducation est à refaire... Séparer comme on le fait aujourd’hui, l’enseignement, de l’apprentissage... c’est reproduire sous une autre forme la séparation des pouvoirs et la distinction des classes, les deux instruments les plus énergiques de la tyrannie gouvernementale et de la subalternisation des travailleurs... Nos écoles, quand elles ne sont pas des établissements de luxe ou des prétextes à sinécures, sont des séminaires de l’aristocratie...

De tous les systèmes d’éducation, le plus absurde est celui qui sépare l’intelligence de l’activité et scinde l’homme en deux entités impossibles, un abstracteur et un automate... Si l’éducation était avant tout expérimentale et pratique, ne réservant les discours que pour expliquer, résumer et coordonner le travail, si l’on permettait d’apprendre par les yeux et les mains à qui ne pourrait  apprendre par les yeux et la mémoire, bientôt l’on verrait... se multiplier les capacités.

Après avoir unifié et centralisé, il faut démocratiser l’enseignement et faire intervenir... le corps entier des professeurs dans l’administration des collèges et la direction de l’enseignement.

On comprend que les associations ouvrières sont appelées à jouer ici un rôle important. Mises en rapport avec le système d’instruction publique, elles deviennent à la fois foyer de production et foyer d’enseignement. Sous le régime d’autorité politique de féodalité industrielle et financière, rien ou presque de ce que je viens de dire n’est pratiquable.

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