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lycée banlieue culture
4 juillet 2011

Les femmes à Athènes

 

Les femmes à Athènes

Documents

 

 

Les fêtes familiales et religieuses : occasions de « corruption » féminine.

 

Un mari trompé, qui vient de tuer son rival, justifie son acte devant les juges :

« Dans les premiers temps, ma femme était le modèle des épouses, ménagère, adroite et économe, maîtresse de maison accomplie. Mais je perdis ma mère, et cette mort a été la cause de tous mes malheurs. C'est en effet en suivant ses funérailles que ma femme fut aperçue par Eratosthène, qui réussit, avec le temps, à la séduire : il guetta l'esclave qui allait au marché, se mit en rapport avec sa maîtresse et la perdit. »

Le narrateur explique ensuite comment il a obtenu les aveux de la servante :

« M'ayant fait prendre l'engagement de ne lui faire aucun mal, elle me dévoile tout : comment après les funérailles il l'avait abordée ; comment elle avait fini par lui servir d'intermédiaire ; comment ma femme, avec le temps, s'était laissée séduire et comment on s'y prenait pour le faire entrer ; comment, enfin, aux Thesmophories (1), pendant que j'étais à la campagne, elle était allée au sanctuaire avec sa mère à lui. »

Lysias, Sur le meurtre d'Eratosthène, 7, 8

 

Lysias : avocat et orateur athénien du IVe s.

Thesmophories : fête en l'honneur de Déméter, célébrée pendant le mois de Pyanepsion (octobre) du 9 au 13, par les femmes mariées d'Athènes. Aucun homme n'y était admis.

 

Portrait d'Aspasie

 

Elle dominait les hommes d'Etat les plus influents.

« On dit qu'elle fut recherchée par Périclès pour sa science et pour sa sagesse politique. Il est vrai que Socrate allait quelquefois chez elle avec ses amis et que les familiers de la maison d'Aspasie y conduisaient leur femme pour entendre sa conversation, bien qu'elle fît un métier qui n'était ni honnête ni respectable : elle formait de jeunes courtisanes. »

Plutarque, Vie de Périclès

Plutarque : écrivain grec du IIe s. après JC

 

Concubines étrangères

 

 « Lorsque la femme légitime se rend insupportable, le meilleur parti n'est-il pas de prendre pour compagne une Abrotonon de Thrace ou une Bacchis de Milet, sans "engyésis", mais en les achetant et en répandant des noix sur leur tête ? »

Plutarque, Eroticos, 753 D

 

"engyésis" = mariage

 

L'ignorance d'une jeune mariée

 « Que pouvait-elle bien savoir, Socrate, quand je l'ai prise chez moi ? Elle n'avait pas encore quinze ans quand elle est venue dans ma maison ; jusque là, elle vivait sous une stricte surveillance, elle devait voir le moins de choses possible, en entendre le moins possible, poser le moins de questions possible. N'est-ce pas déjà bien beau qu'elle ait su faire un manteau de la laine qu'on lui remettait, et qu'elle ait su comment on distribue aux servantes leur tâche de fileuse ? »

Xénophon, Economique, VII, 5-6

 

l'« oikonomia »

 

 « Tu devras rester à la maison, faire partir tous ensemble tes serviteurs dont le travail est au dehors et surveiller ceux qui travaillent à la maison ; recevoir ce que l'on apportera, distribuer ce que l'on devra dépenser, penser d'avance à ce qui devra être mis de côté et veiller à ne pas faire pour un mois la dépense d'une année. Quand on t'apportera de la laine, il faudra veiller à ce qu'on en fasse des vêtements pour ceux qui en ont besoin, veiller aussi à ce que le grain de la provision reste bon à manger... Lorsqu'un serviteur sera malade, il te faudra veiller toujours à ce qu'il reçoive les soins nécessaires. »

Xénophon, Economique, 7, 35-37

 

Xénophon : philosophe et homme politique grec du IVe s.

 

La nature de la femme et la nature de l'homme

 

 « Comme les travaux de la maison, aussi bien que ceux du dehors exigent à la fois du labeur et du soin, la divinité a adapté dès le principe la nature de la femme aux travaux et aux soins de l'intérieur, celle de l'homme à ceux du dehors. Froids, chaleurs, marches, expéditions militaires, c'est le corps et l'âme de l'homme qu'elle a constitués de manière à les mieux endurer ; aussi lui a-t-elle imposé les travaux du dehors ; quant à la femme, la divinité lui a créé un corps moins résistant, aussi elle me semble l'avoir chargée des travaux de la maison. Sachant qu'elle a accordé au corps de la femme de pouvoir nourrir les nouveau-nés et qu'elle l'en a chargée, elle lui a également donné en partage plus de tendresse pour les bébés nouveau-nés qu'elle n'en a donné à l'homme. Comme elle a également chargé la femme de garder les provisions, comprenant que, pour bien les garder, il n'est pas mauvais d'avoir le coeur peureux, la divinité a donné en partage à la femme d'être plus peureuse que l'homme. Sachant aussi que celui à qui reviennent les travaux du dehors devra se défendre contre ceux qui lui porteraient tort, elle lui a donné en partage d'être plus brave. »

Xénophon, Economique, VII, 22-25

 

le discours "Contre Néaira".

 

"Les courtisanes [hétaïres], nous les avons pour le plaisir ; les concubines, pour les soins de tous les jours ; les épouses, pour avoir une descendance légitime et une gardienne fidèle du foyer."

Discours "Contre Néaira" Démosthènes ou Ps. Démosthène,s 59, 122.

 

Explication :

Entre 343 et 340, Apollodore, en se servant de son gendre et beau-frère Théomnestos comme prête-nom, attente un grand procès public à Néaira ancienne courtisane en vue, femme de Stephanos. Il s'agit de démontrer que Néaira est une étrangère, mariée à un citoyen contrairement aux lois, qui introduit donc des enfants étrangers dans la cité (59, 12-15).

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