Faire confiance aux jeunes des quartiers
Les responsabilités de la gauche de gauche
Patrick Braouezec
[…] Le mouvement progressiste n'a jamais été aussi fort que dans les moments où il a su associer les intellectuels et la classe ouvrière. Le peuple aujourd'hui est divers. Chacun peut constater dans ce début de campagne, l'absence du peuple qui souffre le plus : les salariés, les privés d'emploi, mais aussi, les sans-logis, les sans-papiers, les jeunes et les habitants des quartiers qui "dérangent". […]
Qu'attend-elle [la gauche de gauche] pour intégrer dans son travail, les propositions de ces 630 économistes "enragés", du travail des chercheurs, d'intellectuels : de Bernard Stiegler et de son économie de la contribution ; d'Edgar Morin et de son invitation à "l'éloge de la métamorphose", à considérer notre temps dans sa complexité et son incertitude ; de Patrick Viveret et de son idée de "sobriété heureuse" prônant le développement de l'être plutôt que la croissance de l'avoir ; d'Alain Bertho et de son étude sur les émeutes, bref du travail de centaines d'autres qui analysent proposent, tracent de nouvelles voies pour un autre monde ?
Qu'attend-t- elle pour faire confiance à ces militants associatifs inlassables, à ces jeunes des quartiers populaires qui désespèrent des institutions mais pas encore complètement du politique, aux mouvements sociaux […] ? […]
Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis
LEMONDE.FR | 16.03.11 | 09h18 • Mis à jour le 16.03.11 | 09h18