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lycée banlieue culture
2 avril 2010

Le communisme, Pierre Zarka

 

Comment définir le communisme dans nos cours de Première ?

J’ai toujours été frappé de constater que la définition proposée dans les manuels reste scolaire, formelle, fausse, bête, superficielle.

Voici une définition plus précise : le communisme consiste à donner davantage d’influence et d’autonomie aux exploités et opprimés qui veulent transformer le monde. Il ne faut pas adorer les institutions (partis, parlementarisme, Etat…) mais les utiliser lorsqu’elles sont utiles. Sinon, on les contourne. Les exploités en lutte doivent rester autonomes, maîtres de leur parole et de leurs actes, et non suivre aveuglément une petite-bourgeoisie (militants, profs) prétendant être l’avant-garde éclairée.

Compter sur ses propres forces : oui.

Ego sum mundi : non.

Le prof d’histoire de 1re insistera donc sur les points communs entre la pensée marxiste et la pensée anarchiste. Il expliquera que Marx et Engels n’ont presque jamais appartenu à un parti (sauf en 1848-1851), qu’ils ont toujours fortement critiqué les partis qui se réclamaient du socialisme, qu’ils ont marqué leur solidarité avec les Communards.

 

Mars 2010


PIERRE ZARKA : POURQUOI JE QUITTE LE PCF


[…] Je n’ai pas adhéré au PCF comme on entre dans les ordres : j’ai adhéré à la nécessité de faire la Révolution. Je pense que les mots de « communisme », « émancipation «  n’ont de sens qu’associés à « Révolution », sinon ils ne portent aucune perspective de concrétisation. C’est donc le passage de la situation d’exploités ou de dominés à celle de mouvement de masse transformateur qui fait « mon » communisme. Agir pour dépasser tout rapport social d’assujettissement commence dès la conception de la lutte. L’organisation révolutionnaire en est un outil. Comme tous les outils, elle prolonge la volonté humaine, élargit ses potentialités créatrices mais jamais ne se substitue à elle. Comme tous les outils, lorsqu’ils se révèlent inadéquats, sans colère et sans larme, on en change.

Je ne peux m’empêcher de constater que depuis que l’enjeu historique n’est plus ni la lutte contre le fascisme ni contre le colonialisme mais comment la société dans son ensemble - je veux dire les exploités et dominés - s’auto-émancipent et pour cela auto-organisent leurs propres mouvement,  la structure même du PCF y fait obstacle.

Pas par volonté maligne mais parce que le PCF comme tous les partis issus de la révolution industrielle se conçoit comme devant se substituer au mouvement autonome des intéressés. Loin de moi de penser que le miracle de la spontanéité pourrait jouer en faveur de la transformation révolutionnaire. Mais entre attendre béatement une vaine spontanéité et penser que le moyen d’y pallier serait de guider des ignorants, de se substituer à leur intrinsèque faiblesse idéologique, il y a comme point commun de ne concevoir l’organisation que sous le mode de la dépossession et la politique sous le mode de rapports de subordination. Depuis que le PCF a annoncé ne plus vouloir se considérer comme une avant-garde éclairée qu’a-t-il changé concrètement dans ses rapports avec les mouvements des différentes couches de la société ? La défiance qui a été la sienne à l’égard du mouvement de 1968 vient de se renouveler lors des trois dernières échéances électorales.

Cela a de lourdes conséquences. Plus il cherche à s’inscrire dans la société et plus il confond la réalité de cette société avec l’espace des seuls partis institués. C’est donc à l’aune du rapport de forces particulièrement entre le PS et lui qu’il croit mesurer les aspirations des gens. Plus il s’engage sur cette voie et plus il se coupe des attentes réelles. Et plus il s’en coupe plus il réduit son univers aux seuls espaces institutionnels. Ainsi, il  n’a fait avancer aucune perspective transformatrice lors de ce que tout le monde s’accorde à considérer comme la plus formidable crise du capitalisme depuis 1929. Il n’a rien fait bouger à partir d’un mouvement comme celui qui a animé les salariés de Total qui pourtant disaient de leur entreprise « nous sommes chez nous » et s’apprêtaient à chercher des solutions de productions sur un mode autogestionnaires.


Publié sur le site de Patrick Braouzec


http://www.patrickbraouezec.net/patrickbraouezec/2010/03/pourquoi-nous-quittons-le-pcf-contributions-de-camarades-.html#more

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