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lycée banlieue culture
31 octobre 2009

Bruegel, Memling, Van Eyck : la collection Bruckenthal

Bruegel, Memling, Van Eyck : la collection Bruckenthal

Musée Jacquemart-André, Paris

Jusqu’au 11-01-2010

Sans la chute du mur de Berlin (il y a vingt ans), nous ne pourrions pas admirer ces tableaux.

Samuel von Bruckenthal (1721-1803) vivait à la cour de Marie-Thérèse impératrice d’Autriche, qui déjà avait unifié sous son contrôle l’Europe centrale. Bruckenthal lui servait de  conseiller, puis se retira dans son pays, la Transylvanie, où il y constitua une collection de peintures, livres et objets d’art. Après sa mort, son château de Hermannstadt (ville actuellement dénommée Sibiu) devint un musée.

Grâce aux autorités roumaines, il nous est possible d’admirer une partie de cette collection. Le clou de l'expo, ce sont les Bruegel (et à mon avis le petit rembrandt)

- J’ai apprécié le Massacre des Innocents à Bethléem de Pieter Bruegel le jeune (v. 1586). Une troupe de soldats (allégorie de l’armée espagnole qui fit couler le sang aux Pays-Bas) égorge les paysans avec de longues piques, elle défonce portes et fenêtres pour continuer sa sinistre besogne dans les maisons. Cela se passe dans un village aux murs de briques, couvert par la neige. Précision  et réalisme des personnages et des paysages de Bruegel.

- Paysage montagneux avec un moulin, Jocodus de Monper (v 1625). Grande montagne jaune sur la droite.

- Paysage à la trappe aux oiseaux, par Pieter Brueghel le jeune (v 1631). Sérénité d’un village autour d’une rivière gelée. Joie et tranquillité du matin hivernal, des paysans jouent aux palets tandis que d’autres patinent. Teintes claires et lumineuses d’une journée hivernale.

- Dans la salle suivante, figure une série de portraits peu intéressants car très codés. De cette suite, émergent les portraits de Wilhem IV duc de Bavière et de son épouse (Hans Schwab von Wertingen, v 1526). Les riches vêtements sont rendus avec des teintes orange et marron.

- Buste d’un jeune homme blond à la collerette, Adriaen Thomas Key (v 1569). Visage éclairé, costume sombre.

- L’homme au chaperon bleu, Jan van Eyck (v 1430). Ce petit tableau a été choisi pour symboliser l’exposition sur les affiches. L’air effrayé (alcool ?) Jean IV de Brabant tient la bague qu’il s’apprête à offrir à son épouse. Regard expressif et peu enthousiaste, traitement délicat du chaperon et de l’écharpe (en bleu lapis-lazuli).

- Une petite merveille : Hercule étouffant le lion de Némée par Rubens. Mouvement confus de l’homme et de la bête entremêlés, couleur rouge impressionnante. Mon tableau préféré.

- Diane et Callisto, Hans Rottenhammer (v 1606). Belles chairs roses à la façon du Titien ; l'influence italienne se fait sentir jusqu'ici..

- Neptune et Amphitrite, Frans II Francken. Une foule joyeuse se bouscule dans l’eau, teintes rouge, rose et bleu.

- Trois femmes et un enfant, esquisse pour l’Eté et pour le Bac, Jacob Jordaens (v 1623). Atmosphère estivale et paysanne, couleurs influencés par le Titien.

- Soldat à sa fenêtre fumant sa pipe, Frans van Mieris, vers 1658. Petit tableau, un soldat moustachu sourit tandis qu’il fait un geste obscène en bourrant sa pipe. Autour de lui, un étonnant mur végétal, comme on en fait de nos jours.

- Marie, Jésus et sainte Anne, Justus Sustermans (v 1630-1640). La Vierge, maternelle, heureuse, et tranquille et fière, aux chairs roses et vêtue d’une robe rouge (style le Titien) tient dans ses bras l’Enfant qui sourit.

-De belles natures mortes. Là encore, c’est très codé. Chaque fleur, chaque fruit, chaque insecte possède une signification religieuse. Qu’importe. On admirera cette explosion de couleur et de vie. J’ai préféré la Guirlande de fleurs de Gaspar Pieter I Verbruggen : fleurs blanches et lys rouges sur fond noir.

On remarquera aussi les teintes jaunes d’une nature morte de Joris van Son (citrons, pêches).

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