Les Primitifs italiens, exposition
Exposition « Les Primitifs italiens »
Les Primitifs italiens, la collection d’Altenbourg
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann, 75008 Paris
01 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com
L’expo présente une collection de peintures italiennes des XIIIe, XIVe et XVe siècles conservées au musée d’Altenbourg, en ex-RDA (un peu sud de Leipzig). Cette collection est l'une des plus importantes hors d'Italie.
http://www.lindenau-museum.de/
Ces panneaux peints furent achetés au début du XIXe siècle par le baron Bernhard von Lindenau (1779-1854).
Aristocrate, le baron fait une carrière politique de député, ministre puis Président du Conseil du royaume de Saxe. En 1830 plusieurs révolutions éclatent en Europe contre les monarchies autoritaires. Le royaume de Saxe est touché par ce mouvement libéral, comme la France, le Belgique, la Pologne etc. En 1831 le baron von Lindenau rédige une constitution libérale.
Les Révolutions de 1830
Contexte : XVIIe s. : Les Lumières 1789 : Révolution française 1792-1814 : les militaires français exportent les Droits de l’Homme en Europe. 1814-1815 : Congrès de Vienne et Sainte-Alliance Europe en 1830 France, 1830. Charles X veut renforcer le pouvoir royal. Les Parisiens se révoltent. L’exemple est suivi. Révolutions dans plusieurs Etats allemands dont les souverains abdiquent. Des constitutions garantissent les droits des individus. En Italie, soulèvements réprimés par l’Autriche. En Pologne, les soldats russes sont chassés par les contestataires. Le tzar écrase ce mouvement en 1831. Soulèvement des Belges contre leur monarque hollandais. La Belgique devient indépendante en 1831. En 1830 le Luxembourg devient indépendant aussi. En 1831 le nationaliste italien Mazzini fonde le mouvement Jeune Italie. Son but est de fonder une république italienne libre et unie. Ces mouvements auront peu de succès |
Homme de culture, Lindenau se passionne pour l’astronomie, devient directeur de l'observatoire du Seeberg et publie de nombreuses études sur le sujet.
Entre 1840 et 1850 il acquiert 180 panneaux italiens avec l’aide d’un ami archéologue. Animé par la conviction que la culture ne doit pas être réservée aux happy few, le baron ouvre un musée à Altenbourg, au sud de Dresde, et publie un catalogue.
Pour la première fois, grâce à la disparition du stalinisme, ces œuvres sont présentées au public français. Bel exemple de la réunification européenne après soixante-dix ans de fascismes et de stalinismes. Pour construire l’Europe et éloigner les risques de guerre, la culture et les expositions artistiques sont peut-être plus efficaces que le bulletin de vote.
Les œuvres que nous présentons ici sont des tempera sur panneaux de bois.
L’exposition présente deux écoles artistiques, celle de Sienne et celle de Florence.
Je ne parlerai ici que de l’Ecole de Sienne.
La ville s’enrichit grâce à un capitalisme basé sur le commerce des draps. Les marchands obtiennent l’autonomie de leur commune. L’art religieux se développe.
Histoire de Sienne Au Xe s, Sienne se trouve au centre d'importantes voies commerciales menant à Rome et devient une ville importante. Au XIIe s., la ville se dote de systèmes communaux consulaires, étend son territoire et établit des alliances. Cela porte Sienne à combattre contre Florence pour la domination du nord de la Toscane. A partir de la première moitié du XIIe s, Sienne devient un important centre commercial, entretenant de bons rapports avec l'Eglise. A la fin du XIIe siècle, Sienne s'oppose à Florence, laquelle connait la défaite dans un premier temps, mais Sienne perd à son tour en 1287 ce qui amène au pouvoir le Gouvernement des Neuf. Sous ce nouveau régime, Sienne atteint le plus haut de sa splendeur. Après la peste de 1348, commença la décadence de la République siennoise. |
Les peintres italiens de cette époque sont influencés par l’art byzantin : fond doré, attitude des personnages... L’Italie reste influencée par l’empire byzantin dont elle fut longtemps une province occidentale (Ravenne, Sicile…). Toutefois, peu à peu, très progressivement, les italiens adaptent l’art grec à leurs propres goûts.
Dans la première salle, les roses violacés de Guido da Siena (fin XIIIe s.) me plaisent peu.
J’ai davantage apprécié la Sainte Marie-Madeleine de Lippo Memmi (1325). Sa robe est d’un rouge vif.
Du même auteur, la Vierge à l’Enfant (v. 1320) éblouit par la richesse de sa décoration, surtout présents sur la draperie d’or et de fleurs. Les personnages portent des tuniques roses et la Vierge a revêtu par-dessus une robe noire.
Passons à la fin du XIVe s.
Une œuvre majeure est la Vierge à l’Enfant sur un trône (v. 1385) de Paolo di Giovanni Fei. Le fond doré est animé par des poinçons minutieux. La Vierge et son Fils portent de belles robes fleuries. L’Enfant esquisse un geste d’affection en direction de sa mère. L’ensemble présente une grande douceur.
De la Vierge à l’Enfant d’Angelo Puccinelli (1385), on retiendra surtout… le joli carrelage. Le reste est sombre.
Au XVe siècle le réalisme domine la peinture siennoise.
Je n’ai guère apprécié le réalisme du visage sévère du Saint Nicolas de Bari (v.1445) peint par Matteo di Giovanni. Mais le personnage porte une robe d’un beau bleu.
La Crucifixion (v. 1445) de Giovanni di Paolo a retenu mon regard. Sur un fond orangese détache la croix ; le Christ a un visage peint avec réalisme, fermé, hostile (douloureux ?). A gauche un groupe de femmes consolatrices et attentionnées entourent la Vierge évanouie. A droite, plusieurs hommes parmi lesquels Pierre, tournent le dos au Fils de Dieu. Seul le disciple préféré regarde le Maître. Cette crucifixion reste théologique, doctrinale.
Du même auteur, une peinture bouleversante et bien plus humaine, La Vierge à l’Enfant (v. 1440). L’enfant caresse avec une douceur infinie le visage de sa mère.
Les petits tableaux de Sano di Pietro offrent des récits très vivants sur divers épisodes de la vie de la Vierge. Le meilleur est l’Assomption de la Vierge. Celle-ci porte une robe très décorée.
Je termine par une gigantesque bannière de procession de Pietro di Giovanni d’Ambrogio. On remarquera l’alliance entre l’or et les teintes bleu clair et le calme du visage de sainte Catherine d’Alexandrie.
Bref, ce qui frappe, c’est l’éclat des ors et des coloris.
Liens
http://pagesperso-orange.fr/david.colon/scpo/1830.pdf (sur les révolutions de 1830)
http://www.cosmovisions.com/Lindenau.htm
http://www.laboiteasorties.com/2009/04/un-petit-tour-de-litalie-dans-les-musees-de-paris/
http://www.orserie.fr/Les-primitifs-Italiens-au-musee-Jacquemart-Andre_4789.html
http://www.culturespaces-minisite.com/primitifsitaliens/01presentation/collection.html
http://www.pixelcreation.fr/graphismeart-design/art/primitifs-italiens/
http://leaule.com/billets-dhumeur/les-primitifs-italiens
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