Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lycée banlieue culture
2 mai 2009

Affirmative action 2005-2007

COMPARAISON ENTRE

LA FAÇON FRANÇAISE ET LA FAÇON AMERICAINE

D’AIDER LES MINORITES DEFAVORISEES

Edito du New York Times sur la France, 2005 nytlogo379x64

http://usa.blogs.liberation.fr/2005/11/ldito_du_new_yo.html

Voici une traduction de son édito :

A Paris, les mots musclés ne suffisent pas

"Les banlieues de Paris ont une longue expérience de soulèvements violents par des résidents en colère.  Mais les affrontements dans le sinistre nord-est, depuis le début de la semaine, sont tristement contemporains. Les émeutiers embrasant des voitures et caillassant la police sont principalement des fils d'immigrés africains et arabes, musulmans pour la plupart, qui n'ont jamais été intégrés dans la société française, qui travaillent pour les plus bas salaires, et qui vivent dans des ghettos infestés par la délinquance.  Les images quotidiennes de policiers casqués et de jeunes en colère, ces silhouettes qui se détachent contre des voitures en feu, près de barres d'immeubles décrépies, devraient rappeler aux Français qu'ils ont un problème énorme et urgent.
La France s'arqueboute sur son approche de l'immigration, qui lui est si chère : elle consiste à déclarer qu'une fois en France, chacun est Français  et donc égal aux autres, point barre. La vérité, c'est que chacun n'est pas Français, ni égal, particulièrement à une époque d'immigration croissante.  Cette vieille approche bloque une réelle action positive ("affirmative action") ou un travail d'assistance dans les communautés.  Les efforts visant à intégrer de force, comme l'interdiction de porter le voile dans des écoles publiques, n'ont fait que braquer les immigrés. Le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, qui nourrit des ambitions présidentielles, n'a pas arrangé les choses. Il a qualifié les émeutiers de "racaille", et a proposé comme réponse la "tolérance zéro". 
Une meilleure réponse serait d'offrir des emplois, un logement décent et une éducation à ces nouveaux citoyens."nytlogo379x64 

samedi 29 septembre 2007

Deux articles intéressants dans l’édition online du New York Times : on parle d’une nouvelle politique d’affirmative action et des facteurs d’ascension sociale aux Etats-Unis.

Le
premier article décrit le nouveau visage des politiques de discrimination positive sur la côte ouest. Instituées depuis plusieurs dizaines d’années, elles sont aujourd’hui considérées avec recul, notamment par les membres des communautés ethniques eux-mêmes. Ward Connerly, un homme d’affaires californien, a mené une campagne dans son Etat pour que les politiques d’affirmative action ne puisse plus prendre la "race" comme critère de sélection ; son raisonnement est que cette prise en compte ne change rien à la racine des problèmes, et finit par être un argument facile pour ceux qui veulent que rien ne bouge : " on a déjà la discrimination positive", répondraient-ils comme on se sert d’un alibi.

Or la société américaine, et les minorités raciales en particulier, ont justement besoin que "ça bouge". Dans une tradition johnsonnienne assez déterministe, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les quelques ratés des politiques de discrimination positive (il y a aussi beaucoup de réssites), puisqu’elles commettent l’erreur de ne presque jamais prendre en compte les facteurs socio-économiques. Résultat, la porte des universités reste fermée pour bien des familles modestes blanches, et les classes moyennes des communautés ethniques se trouvent largement favorisées. On a fini par faire primer le moyen sur le but : il ne s’agit plus aujourd’hui d’effectuer un recrutement plus juste (l’objectif de départ), mais simplement d’arriver à un corps étudiant "plus mixte" - "more diverse", comme on l’entend partout dans les universités.

L’idée est donc d’introduire petit à petit des facteurs socio-économiques dans les procédures d’affirmative action, qui ne sont pas des succès partout. Parmi les plus prestigieuses institutions académiques des Etats-Unis, seules UCLA et Berkeley ont su réellement continuer à faire vivre la philosophie de l’affirmative action. Berkeley, meilleure université publique du pays, utilise une approche généraliste pour les candidatures : contrairement à ce qui se passe ailleurs, c’est la même personne qui étudie les notes des "high school graduates" et qui lit les "statements" dans lesquels ils se présentent et font état, le cas échéant, des difficultés de vie qu’ils ont surmontées.

Petite surprise à la fin de ce long article : 85 % des Américains trouvent plus logique de baser l’affirmative action sur des critères économiques que sur des critères ethniques. Ce peuple d’Amérique ne colle pas aux stéréotypes qu’on v lui attribue en Europe !

Peu à peu, l’affirmative action à l’américaine et les valeurs républicaines à la française tendent à se rapprocher.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité