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lycée banlieue culture
31 mars 2009

Nadia Khouri-Dagher, L'islam moderne

 

Nadia Khouri-Dagher L’islam moderne. Des musulmans contre l’intégrisme.

Hugo et Cie éditeur 2009, 18 euros

 

 

 

 

Un livre à lire.

 

L’auteur est docteur en socio-économie du développement

Elle étudie les courants musulmans opposés à l’intégrisme, opposés au fanatisme, opposés au terrorisme, dans les trois pays du Maghreb : Tunisie, Algérie, Maroc.


Elle caractérise la Tunisie comme un  pays aux penseurs féconds, avec une laïcité enracinée.

Mais ne sous-estime-t-elle pas le développement de l’extrémisme musulman depuis une dizaine d’années ? Les cérémonies de mariage ont changé, les traditions ne sont plus respectées, la musique est prohibée, la danse est interdite, les hommes et les femmes sont séparés. La fréquentation des marabouts traditionnels est interdite par les fanatiques. Il y a une régression. La laïcité tunisienne est moins solide qu’il ya trente ans.

Il est vrai que la politique du planning familial, initiée par Bourguiba a connu un immense succès. La fécondité a beaucoup diminué.

On ne soulignera jamais assez les mérites du président Bourguiba : protection de la minorité juive, une bonne politique agricole qui a eu raison de miser sur le secteur privé, développement d’une industrie légère et du tourisme, le planning familial, encouragement d’un islam modéré (opposition au voile, pratique souple du ramadan etc.), et une position prudente sur le conflit israélo-palestinien.

Son défaut est de ne pas avoir démocratisé le pays, de ne pas avoir assez lutté contre la pauvreté.


En ce qui concerne l’Algérie, l’auteur parle d’une diaspora engagée et d’un combat par le livre. Elle cite d’importants auteurs et leaders : Soheib Bencheikh, Mohammed Arkoun, Ghaleb Bencheikh, mais elle cite aussi le rôle courageux des libraires et des éditeurs. Elle parle du voile et du soufisme populaire. Elle évoque également quelques romanciers dont Yasmina Khadra.

Ceci dit, à mon sens, il ne faut pas trop surestimer l’influence des exilés, largement coupés de la réalité et très intellos, parfois trop influencés par la culture française et coupés des masses populaires. Certains exilés sont enfermés dans une douleur et dans leur tour d’ivoire.

L’islam modéré ne se développera pas tant que l’Algérie restera une dictature aux mains d’une poignée de généraux milliardaires, tant qu’il n’y aura pas de liberté d’expression et d‘élections démocratiques. L’économie doit se réorienter vers la priorité à l’agriculture et à l’industrie légère.


Pour le Maroc, elle évoque des médias courageux et des associations de femmes combatives. A mon avis, il faut aussi évoquer la politique positive du nouveau roi Mohammed VI, l’existence du nouveau statut de la femme, l’apparition d’élections législatives et d’un développement économique réel (agriculture, tertiaire).

 

Voir aussi :

Biographie de l’auteur sur

http://khouridagher.afrikblog.com/archives/2006/07/03/2222781.html

Egalement http://www.afrik.com/article10136.html

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Commentaires
N
cher Philippe Duret, <br /> que j'imagine professeur, <br /> un grand MERCI pour cette info sur mon livre ! <br /> mon fils est en 1ere SES, je ne connaissais pas votre site... <br /> amicalement, <br /> nadia k
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