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lycée banlieue culture
3 mars 2009

Démocraties européennes au XIXe s.

Diversité des démocraties européennes

1850-1939


Cours de Première

bandesvertes5

 

 

I) Le parlementarisme du Royaume-Uni (1867-1939)


1) Le Parlement


Depuis le Moyen Age on assiste en Angleterre à une montée du Parlement et en particulier de la Chambre des Communes. Le pouvoir repose sur un contrat entre le roi et le peuple. La chambre des Communes prend l’habitude de négocier leur accord avec le Roi.

1640 Le Parlement adopte la Grande Remontrance qui fixe des limites au pouvoir royal dont l’interdiction de dissoudre la Chambre des Communes sans son consentement. Cela entraîne une guerre civile. Le roi Charles I est exécuté en 1649. Une dictature républicaine gouverne pendant dix ans.

1688 le roi tente de suspendre des lois votées par le Parlement. Celui-ci invite le gendre du roi à monter sur le trône. Le Bill of Rights (Déclaration des Droits) de 1689 accorde la liberté de parole et liberté des débats au Parlement. Le roi ne peut pas lever une armée, percevoir des impôts, suspendre ou ne pas appliquer une loi sans l’accord du Parlement.


2) Les progrès du suffrage universel

Le suffrage universel est reconnu lentement et progressivement et devient total plus tard qu’en France (1918). Mais il n’y a pas de retours en arrière.

Les ouvriers sont les premiers à s’organiser pour avoir le droit de vote : mouvement chartiste de 1831 et 1838. Echec.

1866 manifestations ouvrières. Le droit de vote leur est donné l’année suivante. 16% de la population peut voter. Mais les campagnes sont mieux représentés que les villes.

Manifestations féministes dès 1865. Vers 1913 mouvement violent des suffragettes. Elles rencontrent de fortes hostilités de la part des hommes politiques.

1872 vote secret

1884-1885 droite de vote aux pauvres des campagnes. 28% de la population peuvent voter. Scrutin uninominal.

1918 droite de vote pour tous les hommes de + de 21 ans et les femmes de + de 30 ans.


3) Le bipartisme

Mouvement de protestation-élections-réforme. Formation lente des partis au cours du XIXe siècle. Ce sont surtout des machines électorales. as de programme mais un leader

Whigs ou libéraux : pour l’élargissement du droit de vote et l’indépendance irlandaise.

Tories ou conservateurs : ils y sont hostiles. Ce sont des lords. Pourtant c’est un torie, Benjamin Disraeli qui est l’auteur de la réforme de 1867. C’est un résultat de la concurrence entre les deux partis.

Une fois une réforme adoptée, le parti qui y est hostile ne cherche pas à revenir dessus.

Multiplication des journaux dans les villes.

En 1899 le congrès des syndicats fonde un nouveau parti : le Labour. Défend le droit de grève et veut des lois sociales. Refuse le marxisme. Il veut instaurer le socialisme pacifiquement. Pragmatique.

De 1922 à 1935 il y a trois partis ; la vie politique est instable. Puis les libéraux rejoignent les conservateurs. Ce mouvement est accentué par le scrutin à un tour. On revient au bipartisme.


II) Le fédéralisme suisse (1848-1918)


1) La constitution de 1848

Il y a un pouvoir central : diplomatie, défense nationale, douanes, poste, monnaie. Les cantons conservent leurs attributions dans les autres domaines (instruction...) mais leurs constitutions doivent être républicaines et démocratiques.

L’Assemblée fédérale se compose de 2 chambres :

- Le Conseil national élu au suffrage universel proportionnellement à la population des cantons

- Le Conseil des Etats formé de 2 représentants par canton.

Les lois doivent être votées par les 2 Chambres.

Le gouvernement (Conseil fédéral) est formé de 7 membres. Il est collégial : la responsabilité des décisions est assumée à titre collectif. Le président n’a pas de pouvoir supérieur aux autres.

Capitale Berne.

- Tendance libérale-radicale. Démocrate et bourgeois, il veut le renforcement du pouvoir central laïc et l’unité du pays. Il veut des servicespublics. Ils dominent la vie politique.

- tendance conservatrice et catholique. Veulent la collaboration entre l’Eglise et l’Etat et défendent les pouvoirs des cantons. Peu à peu ils accèdent à de hautes fonctions.


2) La constitution de 1874

Elle renforce le pouvoir central.

Droit de référendum législatif ; il faut que le demande en soit faite par 30 000 citoyens ou 8 cantons.

le droit d’initiative constitutionnelle : demande faite par 50 000 citoyens.

C’est une démocratie semi-directe. Les citoyens se prononcent souvent.

Unification du droit. Réglementation du travail dans les fabriques, lois sur l’assurance maladie et les accidents. 1874 état-civil laïc.

1918 élections à la proportionnelle au Conseil national. Permet de mieux représenter les minorités et tous les courants. Apparition du Parti Socialiste. Il est très modéré. Les partis s’entendent pour tous participer au gouvernement.

Le pays garde son indépendance, le niveau de vie s’élève.


III) L’autoritarisme social de l’Allemagne (1871-1914)


1) Un empire autoritaire 

Unité tardive des Allemagnes en janvier 1871. C’est un empire fédéral. Composé de 26 Etats très différents. Chaque Etat garde sa constitution, ses lois, sa gestion des affaires locales. Mais la Prusse est la plus forte.

Le roi de Prusse est en même temps l’empereur. Pouvoirs en matière militaire, diplomatique, administrative.

Chancelier dirige la politique de l’empire. N’est pas responsable.

Le Bundesrath désigné par les Etats.

Le peuple élit le Bundestag au suffrage universel, mais ses pouvoirs sont limités.

Le système repose sur l’empereur, les militaires et l’aristocratie.


2) Une politique sociale avancée

Bismarck redoute l’opposition catholique qui pourrait renforcer le particularisme de certains Etats.

Lois sociales avancées. Le prince doit protéger les faibles. Veut détacher les masses du socialisme qui progresse.

1884 assurance-accident.

1889 assurance-vieillesse.


IV) Le républicanisme à la française

 

1)       Une guerre civile » qui n’en finit pas.

L’histoire française des années 1789-1880 avait été marquée par de fréquentes révolutions ou secousses politiques (1789-1799, 1815, 1830, 1848, 1870). Il y a un conflit violent entre républicains et monarchistes qui dure pratiquement un siècle = 1789-1879. L’Eglise combat les républicains jusqu’en 1892, on pourrait même dire : jusqu’à la Guerre de 14.

1ère République : 1792-1799. En guerre permanente contre les royalistes et une coalition de pays étrangers. Peur du complot, seule contre tous, sentiment d’avoir une « mission universelle ».

2de République : très courte, 1848-1851. Au début (février 1848), elle se montre plus généreuse, moins craintive, plus unifiante. Mais la question du chômage et les émeutes de juin 48 raniment la lutte des classes.

3me République : 1870-1940. Elle succède à un Second Empire honni, sorte de régime bâtard qui ne peut être rangé ni parmi les démocraties, ni parmi les monarchies absolutistes. Il fait coexister un empereur autoritaire et une assemblée qui peu à peu arrive à reconquérir certains droits.

Les républicains arrivent au pouvoir par surprise, grâce à la Guerre de 1870, perdue par Napoléon III. Ce sont les militants politiques parisiens, ouvriers et étudiants, qui proclament la république, mais ils ne se rendent pas compte à quel point ils sont minoritaires dans le pays. Les élections du début 1871 porteront au pouvoir une majorité écrasante de députés royalistes. Une république dirigée par des royalistes, étonnant non ? Les campagnes sont massivement anti-républicaines, elles craignent la guerre et les troubles. Il faudra une décennie (1870-1879) pour que les républicains obtiennent la confiance des ruraux.


2)       La surestimation du côté juridique des choses

Le projet républicain considère la vie publique, les institutions, les normes juridiques comme un lieu magique et sacré où les particularismes doivent devenir invisibles, condition jugée indispensable pour que l’individu-citoyen puisse s’épanouir, vivre la liberté en société, apprendre à mieux respecter les autres et échanger avec eux.

Voilà pourquoi les républicains ont eu tendance à rendre tabou les particularités de certains groupes telles que les identités religieuses, les identités régionales, l’identité ouvrière etc.

La politique visant à gommer les particularités des provinces s’appelle le jacobinisme ou centralisme.

La république voulait creuser un large fossé entre les opinions de la vie individuelle et l’appartenance à la collectivité démocratique. A une époque où la démocratie était encore si fragile et si menacée, ce fossé était peut-être une bonne protection pour elle.

Le jacobinisme de la République une et indivisible devient un obstacle au droit à la différence et à l’intégration de l’Autre.

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