Les Homélies clémentines
Les Homélies clémentines
Première traduction française
avec introduction et notes
par A. Siouville [= Auguste Lelong].
Les éditions Rieder 1933.
Présentation par Ph. Duret.
Texte judéo-chrétien écrit vers 200.
Jusque vers + 70, il n’y a encore aucune séparation entre judaïsme et christianisme. Les -chrétiens ne forment qu’une des branches du judaïsme.
- Le groupe de Jérusalem, dirigé par Jacques, frère de Jésus, reste très attaché à l’observance des rituels juifs (alimentaires, notamment) et de la Loi d’Abraham et de Moïse.
- Paul de Tarse, moins communautariste, plus ouvert sur le monde extérieur, plus mondialiste, propose au contraire de relativiser l’importance de la Loi parce que celle-ci décourage les chrétiens d’origine païenne et les confine dans un statut d’infériorité. Mais il ne veut pas non plus de rupture avec le judaïsme et continue de se considérer comme juif. Simplement, lui, contrairement à Jacques, admet « quand même » les Gentils à la même table que les juifs chrétiens et ne considère pas la circoncision comme un argument suffisant pour les « mettre à la porte ». Il propose un judéo-christiannisme mixte, diversifié, à cheval sur les deux croyances.
A partir de 70 et jusqu’en 135 judaïsme et christianisme commencent un peu à diverger mais cela se fait lentement et dans la confusion la plus totale. Le christianisme reste très hétérogène, certains groupes restant attachés au judaïsme et d’autres restant davantage marqués par leurs racines païennes. On assiste à la multiplication de petits groupes orientaux judéo-chrétiens, se séparant par d’infimes nuances.
La séparation totale et définitive entre les deux religions date seulement de la fin du 2d siècle, voire du début du IIIe siècle. Les chrétiens d’origine juive (comme les auteurs des Homélies clémentines) sont devenus très minoritaires et les croyants d’origine païenne prennent l’hégémonie.
Les textes ici présentés refusent l’idée d’une séparation entre christianisme et judaïsme. Pour eux, les deux croyances restent complémentaires. Leur hostilité à Paul de Tarse (« l’homme ennemi ») est très forte. Ils rejettent également « la gentilité », à savoir les chrétiens d’origine non juive. C’est l’une des dernières manifestations de ce judéo-christianisme qui avait eu son heure de gloire quelques décennies auparavant.
On peut se demander si l’islam des premières années ne constitue pas une variante éloignée de ces groupuscules judéo-chrétiens.
Une nouvelle édition est parue aux éditions Verdier en 1991.
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