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lycée banlieue culture
31 décembre 2008

City of quartz

Note de lecture

Mike Davis, City of quartz (Los Angeles, ville du futur) 

éditions de la Découverte 1990.

Texte trouvé sur www.chroniscope.com/critique_3_1.html 17/02/2002

               

«  […] les banlieues dévorantes

Une ville dévorant l'espace, s'étalant de plus en plus vers le désert, utilisant la technologie pour s'extraire de la réalité et de la localisation primaire des villes : l'eau. Les canalisations, la climatisation permet de construire et de vivre confortablement dans une zone désertique, aride. Ou plutôt, désertique avant que la raison de l'argent, et une demande forte des consommateurs, poussés par la publicité et l'envie suscitée de quitter les mauvais quartiers, ceux du centre, ne transforment cette zone naturelle en un espace artificiel : la ville.

Le pavillon et le petit jardin, image d'Epinal de l'Amérique, caractéristiques de " l'american dream " symbolisent non seulement le tissu urbain de Los Angeles mais aussi celui des grandes villes américaines. Un centre ou l'insolence des gratte-ciel, lieu de la City (Downtown) côtoie la pauvreté et les quartiers misérables. homeowner

Kaufman and Broad est l'un des artisans de cette folie pavillonnaire et cette illusion que plus loin, on vit mieux. […]

Le transport tentaculaire

Les banlieues, " suburbs ", symbolisent l'Amérique. Son pendant direct, la voiture, pose d'importants problèmes. Dans une ville où les habitants choisissent de vivre de plus en plus loin de leur lieu de travail en échange d'un cadre de vie meilleur, les routes, les autoroutes et autres échangeurs prennent une place de plus en plus importante. L'Amérique est le pays de la voiture. Los Angeles n'y déroge pas. Les transports en commun ne suivent pas. Bref des temps de transports qui s'allongent et une voirie cannibale sont le lot quotidien des habitants de ces banlieues pavillonnaires.

L'aberration environnementale joshua1

Les deux variables précédentes, les banlieues qui s'étendent vers le désert et le transport basé sur la voiture reine ne vont pas sans poser quelques problèmes environnementaux.

Celui de l'eau est très inquiétant : en dévorant le désert, la ville épuise les ressources en eau, surtout quand ce désert devient une zone où pousse les jardins des pavillons.

Le milieu naturel est entièrement ravagé, les plantes traditionnelles comme l'arbre de Joshua sont éradiquées car elles ne correspondent pas à l'image du pavillon. Pire, la voiture, même si Davis n'en parlent pas, constitue une source de pollution importante. Gaspillage de l'eau, gaspillage d'énergie, gaspillage des ressources. Los Angeles est bien le symbole du rêve américain et de ses conséquences néfastes. […]

Architecture sécuritairehollywoodpub

Une architecture fermée, dans laquelle les éléments sécuritaires deviennent des éléments de design comme dans la bibliothèque Frances-Howard-Goldwyn. La conception des rues ou les trottoirs se réduisent au maximum pour éviter la rencontre entre individus jusqu'au caractère fermé du nouveau Downtown par rapport aux autres quartiers environnants sans oublier les centres commerciaux de Haagen, qui a pour fond de commerce ces espaces commerciaux sécurisés dans ces zones ou personne ne veut investir, illustrent la sécurisation de la ville. La numérotation du toit des immeubles dans les quartiers sensibles pour un meilleur contrôle par hélicoptère en est un autre exemple.

Quartiers cloisonnés

La fermeture de tout ou partie des quartiers par des murs, des postes de surveillances, par l'absence de voies de communication entre les deux ou encore par la création " d'un glacis " (cf. le déplacement de l'ancien centre ville entre le nouveau Downtown et les quartiers pauvres) est sûrement la partie la plus visible du dispositif sécuritaire : contrôler les flux pour éviter que les conflits puissent naître. Mieux utiliser la peur des uns envers les autres pour mieux les contrôler ( La police de Los Angeles, la LAPD, qui raccompagne les habitants de certains quartiers après 22 heures).

De même, les mesures anti sans-abri (fin des toilettes publiques, arrosage automatique aléatoire) permettent aussi de refouler les "indésirables " vers les quartiers pauvres.

Police omniprésente

L'apothéose sécuritaire est bien évidemment constituée par les moyens dantesques accordés à la police : liste des suspects potentiels, surveillance aérienne grâce à des hélicoptères dotés de projecteurs permettant "le jour en pleine nuit", bâtiments numérotés. Le fantasme étant bien la surveillance des biens et des personnes via un satellite GPS. […]

Pour conclure

Los Angeles est une véritable allégorie de la ville américaine (suburbs, transport) et ses dérives sécuritaires illustrent peut-être ce que sera la ville postmoderne : une ville cloisonnée, du flux rapide, de l'anonymat collectif. Etre entre soi pour éviter d'être avec les autres. Pour résumer une ville de tensions entre groupes. […].

Jean »

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