Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lycée banlieue culture
9 octobre 2008

Benrabah Mohamed, Langue et pouvoir en Algérie

 

Benrabah, Mohamed


Langue et pouvoir en Algérie. Histoire d’un traumatisme linguistique. langpouv

Paris, Séguier, 1999, 350 p.

« Les Colonnes d’Hercule ».


En gros, les Algériens sont des Berbères mâtinés de tous les envahisseurs ayant défilé dans le pays, laissant quelques traces dans la langue et la culture des Berbères de la plaine, ceux de la montagne ayant davantage gardé leurs traditions.


L'arabisation de l'enseignement en Algérie est un échec, car elle utilise un arabe archaïque (l’arabe dit « littéraire ») trop lié à l'islam, et artificiel car non parlé dans la vie de tous les jours. Cette langue est rigide et complexe et ne peut être maîtrisé que par les gens ayant un bon niveau-bac (et encore…).


L'algérien dialectal, seule langue vivante utilisée par tous, est victime d’un tabou : le dialectal ne doit pas être écrit, dit-on, car il serait « indigne » de la langue arabe "pure", dite aussi classique ou moderne, censée unir tous les peuples arabes sous la houlette du Moyen-Orient (blabla). Le rejet de l’arabe dialectal est un drame.


Cette impasse linguistique s’explique par la nature du régime qui est une dictature de généraux milliardaires. En imposant l'arabe littéraire, il veut empêcher le développement d'une vraie langue (= le dialectal) qui donnerait aux catégories modestes les outils verbaux (vocabulaire courant, grammaire simple...) de secouer le joug de la dictature. La fonction du  littéraire est d'empêcher de penser.

La xénophobie et le conservatisme d’une partie de la population interviennent aussi et empêchent les réformes nécessaires.


Les Algériens se réfugient dans la langue française par opposition au gouvernement. Ils peuvent le parler avec les cousins de France qui viennent en vacances. D'autres se réfugient dans le berbère un peu pour les mêmes raisons :  s'opposer à la dictature.


Il faut lire le livre de Mohamed Benrabah. L'enseignant qui fait cours en banlieue sensible sur l'histoire du monde arabe devra aborder l'aspect linguistique. Il devra prendre la défense du dialectal. C'est un combat pédagogique et émancipateur fondamental.  C'est mille fois plus efficace que d'interdire le voile pseudo-islamique.  Que la bataille s'engage !

 

Autres notes de lecture sur "Langue et pouvoir en Algérie"


- http://etudesafricaines.revues.org/document132.html

- http://www.bibliomonde.com/auteur/mohamed-benrabah-770.html

- http://dzlit.free.fr/mbenrabah.html

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité