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lycée banlieue culture
1 septembre 2008

Steiner, Les logocrates

logocrates

Georges Steiner,

Les Logocrates

l’Herne

Il y a une certaine coquetterie chez cet auteur, il joue la diva. Il assez déconnecté des réalités, il le reconnaît lui-même volontiers.

Néanmoins les questions posées sont fondamentales. Pourquoi enseignons-nous une certaine culture classique ? À quoi sert-elle ? A-t-elle rendu l’Homme meilleur ? Les dépenses budgétaires qu’elle engendre sont-elles justifiées ? Cette culture n’est-elle pas bourgeoise, excluante, par sa nature même ? A bas la culture bourgeoise ?

Page 70.

Les arts de la concentration – ce que Malebranche définissait comme « la piété naturelle de l’âme » […] ces arts, de nos jours, se sont largement érodés […]. Plus de 80 % des adolescents américains ne savent pas lire en silence ; il y a toujours en toile fond, de la musique plus ou moins amplifiée. L’intimité, la solitude qui permet une rencontre en profondeur entre le texte et sa réception […] est aujourd’hui une singularité excentrique. Inutile de s’attarder sur l’effondrement de notre enseignement secondaire, sur son mépris de l’apprentissage classique, de ce que l’on apprend par cœur.

Page 120.

Le nazisme, le communisme, le stalinisme m’ont convaincu de ce paradoxe central : la culture livresque […], la culture littéraire le plus haute, toutes les techniques de la propagande et de la formation littéraire n’accompagnent pas seulement la bestialité, l’oppression et le despotisme ; à certains égards, elles les encouragent. Nous sommes formés à longueur de vie à l’abstraction, au fictif […]. Puis nous descendons dans la rue et on entend un hurlement, qui possède une étrange irréalité.

Page 108.

Le couper de ce que Freud appelle principe de réalité.

Page 99.

L’incessante accumulation de livres, dont les grandes bibliothèques sont le sanctuaire, représente le poids mort, mais venimeux, infectieux du passé. Et celui-ci entrave l’imagination et l’intelligence. […] Comment un écrivain saurait-il rivaliser avec la canonisation marmoréenne des classiques ?

Le cri de révolte d’un Pissarer est strident : « Pour l’homme ordinaire, une paire de bottes est bien davantage que les œuvres complètes de Shakespeare ou de Pouchkine ».

Page 105.

Il se peut (et cette perspective n’a rien de consternant) que le type de lecture que je me suis efforcé d’esquisser et que j’ai appelé « classique » redeviendra une passion quelque peu spécialisée.

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