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lycée banlieue culture
17 juillet 2008

L'abbé de Lamennais

Lamennais

Quelle trajectoire que celle de l'abbé Félicité de Lamennais (1782-1854).

Pendant la Restauration, il fut d'abord l'ardent partisan d'une monarchie autoritaire soutenue par l'Eglise et s'opposa avec vigueur aux idées de la Révolution française.

Peu à peu cependant, il rompt avec les ultra-royalistes. "Si en 1814 le clergé avait pu séparer sa cause de celle des partis ; si moins touché par des souvenirs qui, au reste, avaient ému toute la France, il n'eût pas permis de confondre ses intérêts avec ceux d'une famille, si illustre qu'elle fût, et que se bornant à revendiquer son indépendance légitime, la nation n'ait jamais vu en lui, que le représentant de Dieu et le protecteur naturel des droits de la conscience, le clergé eut acquis le respect de tous" (Les Affaires de Rome, novembre 1836, in O. C. tome VI page 41).

Dans son journal L’Avenir, il milite  pour les libertés de conscience, de la presse, d'enseignement, d'association sans oublier celles des peuples irlandais, polonais et belge. Il réclame la séparation de l'Eglise et de l'Etat. En 1832 il dénonce l'appui du pape au tsar russe qui réprime l'insurrection des patriotes polonais. II est en contact avec de nombreux écrivains et artistes : Victor Hugo, Lamartine, Sainte-Beuve, Franz Liszt, George Sand...

Il découvre la dureté de la condition ouvrière. « La société telle qu'elle est aujourd'hui n'existera pas : à mesure que l'instruction descend dans les classes inférieures, celles-ci découvrent la plaie secrète qui ronge l'ordre social depuis le commencement du monde ; plaie qui est la cause de tous les malaises et de toutes les agitations populaires. La trop grande inégalité des conditions et des fortunes a pu se supporter tant qu'elle a été cachée d'un côté par l'ignorance, de l'autre par l'organisation factice de la cité, mais aussitôt que cette inégalité est généralement aperçue, le coup mortel est porté. » (O. C., t. VI, p. 180)

Après sa condamnation par le pape, il oppose dans le Livre du Peuple (décembre 1837) le catholicisme officiel de Rome au christianisme généreux de Jésus. Il supplie le clergé de revenir à un christianisme plus charitable, plus pauvre et plus libre. Les catholiques sont invités à séparer leur cause de celle de la monarchie. Il dénonce le passéisme des Jésuites. Il combat le roi Louis-Philippe, dénonce les tyrannies et met ses espoirs dans le peuple, le véritable souverain. Pour lui la religion est une loi d'amour, d'ouverture à autrui et de refus du dogmatisme. II annonce la venue d'une ère nouvelle où régneront le suffrage universel, la justice, l'égalité des droits (mais non des fortunes) et le respect des autres.

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