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lycée banlieue culture
20 mars 2008

Cours sur Mahomet

 

la crÉation de l’islam


Le problème fondamental est celui des sources : Les plus anciens textes sur Mahomet remontent à au moins 125 ans après sa mort.

Ces textes prétendent remonter à des témoignages plus anciens mais cette affirmation est prendre avec prudence. Pour l’historien, il ne reste surtout le Coran, difficile mais pas impossible à utiliser. C'est le même problème que le cours sur la Bible.


I) Mahomet, unificateur des tribus arabes


1) L’Arabie du VIIe s.


L’Islam naît dans une région isolée du Croissant fertile par un désert brûlant.

Au Nord les Arabes sont des nomades divisés en tribus. Ils élèvent des chameaux. Dans les oasis il y a de petites villes. Des marchés se tiennent autour de la ville ; c’est l’occasion de joutes, de troc, de rencontres intertribales.

Les Arabes rendaient un culte aux éléments du paysage habités par une force : rochers, arbres...

La Mekke (Makka) est une ville marchande.

Déclin des transports par la Mer Rouge et des routes caravanières vers l’Euphrate. La nouvelle route passe le long des oasis. L’enrichissement bouleverse les habitudes.

On y pratique le polythéisme. Il y a autour de la Kaaba des idoles sous la garde de la tribu Quraysh. Le mot Kaaba veut dire : sanctuaire cubique. C’étaient à l’origine quatre murs bas, sans toit. Ce sanctuaire était régulièrement envahi par les eaux des torrents. Le culte se pratiquait autour. Dans un angle est enchâssée la Pierre noire (un basalte ?). On adorait aussi des Forces protectrices vivant dans les troncs d’arbre.

Il y avait un pèlerinage automnal pour demander la pluie à des démones de la sécheresse.

Il y avait aussi quelques chrétiens et plusieurs communautés juives.

 

2) Mahomet


La date de naissance de Mahomet est inconnue. Autour de 571 ?

Son père meurt alors qu’il n’avait que quelques mois et sa mère meurt lorsqu’il a six ans. Il est recueilli par un oncle, riche commerçant.

Il semble qu’étant jeune il ait pratiqué le polythéisme.

Il a peut-être appris à lire et à écrire.

Il reste longtemps célibataire car il n’était pas riche. Intelligent et doué. Il entre au service d’une riche veuve, Khadija. Il dirige des caravanes. Il l’épouse. Il devient un marchand riche, monogame et relativement important. Ils ont quatre filles dont Fatima. Il reçoit un esclave nommé Zayd qu’il affranchit et adopte.

Il est chargé de surveiller la reconstruction de la Kaaba.

Mais ces activités ne lui suffisent pas. On parle d’inquiétude. Est-ce dû à son enfance d’orphelin ? Au fait de ne pas avoir de fils ? Les hommes qui se trouvaient dans ce cas étaient nommés abtars : amputés.

La Révélation de 610

Alors qu’il faisait retraite dans une grotte, il entend ce message : tu es l’envoyé de Dieu !

Plus tard, il y eut encore d’autres Révélations transmises par un messager surnaturel entre ciel et terre, gigantesque et bien visible (contrairement aux djinns) ou alors à La Mekke près d’un bosquet sacré.

Ces visions se passaient à l’aube, alors que les djinns se laissent entrevoir en plein jour.

 

L’Islam est une révolution dont l’idée est l’unité de Dieu, où l’homme a un lien direct avec Dieu. Dieu a donné leur richesse aux habitants de La Mekke, mais ceux-ci sont devenus avares et sans pitié pour les mendiants et les orphelins.

 

3) Les premiers musulmans

 

- Période mekkoise

Mahomet condamne le mariage consanguin et l’exposition des filles, ce qui va modifier les valeurs traditionnelles tribales.

Mahomet se présente comme un messager. Il réunit des jeunes aristocrates, des riches, mais aussi des faibles et les exclus des tribus.

Les Mekkois ne peuvent croire qu’un personnage modeste ait été inspiré par Dieu. Ils l’accusent d’être possédé par les djinns, ils l’insultent. Ils réclament des preuves.

Surtout, ils l’accusent d’être un affabulateur et d’être influencé par des étrangers à la tribu. A cela Mahomet rétorque que la pureté arabe de la langue atteste de son authenticité.

Adhésion des gens de sa famille : Khadidja, Ali neveu et gendre, Zayd l’affranchi, des voisins comme Othman. Il y a quelques rares non-arabes. : Bilal l’esclave noir persécuté par ses maîtres, Salman un converti persan.

Il est chassé de son clan en 619. Son oncle renie toute parenté avec lui. On peut le tuer sans risquer une vengeance.

Finalement un chef de tribu l’admet sous sa protection. Sa vie est protégée mais pas son honneur. C’est provisoire et limité. Il reste banni.

Pourquoi est-il parti ? Parce l’exil s’imposait. Les femmes et les enfants partent se mettre à l’écart d l’Ethiopie chrétienne. Dans les versets qui datent de cette époque, il y a des versets qui parlent de Marie et de Jésus

Lors d’une foire, il prend contact avec des gens de Médine ; il y possède de la famille. On lui offre l’asile. Il devient un réfugié.

Le départ a lieu le 24 septembre 622 : c’est l’Hégire (éloignement).

seul Dieu compte.

Notons qu’à Médine il y a plusieurs tribus juives.

 

- Période médinoise

Premier regroupement : l’umma (la communauté). Les musulmans en auront toujours la nostalgie.

Mahomet est un conquérant. La caisse commune est alimentée par les contributions de chacun ou le butin de guerre.

Il lutte contre La Mekke avec les juifs.

Mahomet se considère comme un grand prophète universel. Des querelles éclatent avec les rabbins de l’oasis qui l’accusent d’être un faussaire.

C’est à cette époque que les références à Abraham prennent de l’importance. Abraham est considéré comme celui qui a fait construire et purifier la Kaaba. Abraham est déclaré indemne des erreurs ultérieures du judaïsme.

Un passage du Coran fait allusion à l’effort surhumain qu’il faut faire sur soi-même pour refuser les erreurs religieuses de ses parents. C’est le terme Djihad qui est utilisé : il désigne un acte contre-nature : le refus d’obéir à ses parents.

Crise de 625-627 : expulsions et massacres des juifs. Désormais la prière est faite en direction de la Kaaba.

En 624 Mahomet attaque les Mekkois. Il frappe le commerce caravanier.

En 628 un compromis est conclu : les musulmans rentrent dans La Mekke. Cela leur permet de faire pèlerinage de 629. La Mekke restera un sanctuaire.

En 630 les idoles sont abattues ; en 631 le pèlerinage est fermé aux non-musulmans.

En 631 plusieurs oasis et villes d’Arabie occidentale tombent en son pouvoir.

Mahomet serait mort en 632.

 

II) Les principes de l’islam


Musulman vient de muslim : qui professe l’Islam

racine slm : se soumettre (à Dieu)

 

1) Le seul principe vraiment impératif : un monothéisme total

Pour les musulmans Mahomet est un prophète, un homme qui transmet la parole de Dieu. Il n’y a qu’un seul Dieu, indivisible. Ils considèrent aussi les Chrétiens comme des associateurs polythéistes.

Ils considèrent comme valables les enseignements des prophètes juifs (Moïse) et de Jésus.

Par exemple Moïse est surnommé rasoul Allah (messager de Dieu) et nabi (prophète). Il est le Kalim Allah, celui qui parle à Dieu.

Le Coran décrit Jésus comme « un prophète parmi les justes » (verset 39 de la sourate 3).

Mais l’Islam pense que Mahomet est le dernier et le plus grand des prophètes.

 

2) Les principes plus secondaires

 

- La prière se passe dans une mosquée à cour, lieu de prière et aussi lieu de rassemblement pour discuter. Dans le Coran on ne recommande que deux ou trois prières par jour et non pas cinq.

minbar = chaire

qibla : niche qui indique la direction de La Mekke.

- Abstinence pendant le mois de Ramadan.

- Djihad : effort sur soi-même.

« le meilleur des djihâds c’est un pèlerinage pieusement accompli. »

- La circoncision : non mentionnée par le Coran

- Dans le Coran, deux versets recommandent le port du voile aux femmes de la famille du Prophète pour se protéger des agressions de certains habitants de Médine qui n’aiment pas les musulmans. Mais ces versets sont très difficiles à traduire et à interpréter. La plus grande prudence s’impose. De toutes façons, il ne s’agit pas d’une obligation importante de l’islam, loin de là.

- Le Prophète adopte des interdictions alimentaires : prescriptions sur le porc, le sang et l’alcool. Forte influence du judaïsme sur l’islam.

 

3) Le Coran

C’est à l’origine une parole uniquement orale, la lecture à voix haute. Le mot Coran signifie « appeler ».

C’est la parole destinée à être écoutée collectivement.

Cette parole est faite en langue arabe afin que les hommes de son époque puissent avoir confiance. Mahomet transmet le texte surnaturel qui descend sur lui.

Il est considéré comme la parole de Dieu, il contient la Révélation.

Le Coran est un discours avec beaucoup de polémiques conjoncturelles difficiles à décrypter.

Mahomet était loin d’apparaître comme un chef incontesté.

Le Coran considére que l’action graphique de la main humaine est une trahison. Par contre, la voix est supposée être plus fidèle. Mohamed n’a jamais rien écrit. Il a seulement annoncé la fin de la Révélation avant de mourir.

Selon la tradition, le Coran aurait été mit par écrit vers 653. Soit vingt ans après la mort de Mahomet. Les rédacteurs auraient utilisé la mémoire de ceux qui avaient entendu le Prophète. On utilisa aussi des documents écrits remontant à l’époque du Prophète. A l’initiative de quelques compagnons, des notes avait été prises sur des feuilles de palmiers, tessons ou fragments d’os. Ensuite ils firent des copies sur parchemin.

Mais cette tradition n’est prouvée par aucun document.

La mise par écrit semble avoir été fidèle à la parole initiale.

Plusieurs compagnons écrivent leur propre version.

Des lectures différentes sont parfois possibles parce que les voyelles courtes A, I, OU ne sont pas écrites. De plus certaines lettres pouvaient avoir un sens différent. A cette époque le même signe peut être lu B, N, T, TH ou Y.

L’arabe devient une langue de culture, et le Coran est considéré comme le modèle de la beauté littéraire. Divisé en versets et sourates. Les califes ont classé les sourates par ordre de longueur : des plus longues aux plus courtes. On dit généralement que les Révélations les + anciennes étaient les + courtes. Les dernières sourates sont de magnifiques poésies, au sens très obscur, d’ailleurs.

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