Les socialismes 1815-1850
les socialismes 1815-1850
Cours de 2de inspiré par le livre de Michel Winock, Le socialisme en France et en Europe XIXe-XXe siècle, Points-Seuil.
Problématique
La révolution industrielle engendre une terrible misère.
Mais les ouvriers ne restent pas passifs. Jusqu’en 1840 ils luttent contre les machines et menacent de mettre le feu aux usines. Grèves contre la baisse des salaires. révolte des canuts, les ouvriers de la soie à Lyon, 1831
Compagnonnages, caisses de secours mutuel : maladie, accident, chômage...
Les barricades
Les ouvriers admirent la Révolution, Napoléon.
I) le socialisme par l’« Élite »
Idée : la révolution doit être réalisée par une élite, une avant-garde, consciente, qui éclairera le peuple.
1) Saint-Simon [1760-1825]
disciple des Encyclopédistes qui voulaient réformer le monde grâce à la science
Il prend part à la Guerre d’Indépendance américaine
@ Contre les traditions et l’injustice sociale de l’Ancien régime :
Il est opposé à la monarchie, à l’Eglise, aux aristocrates
Pour lui les propriétaires de domaines agricoles ou d’immeubles sont hostiles aux nouveautés. Ils sont des « parasites . Entre les propriétaires et les industriels, il y a une lutte des classes
Favorable à la suppression de l’héritage
Respect à la production ! Pas à la propriété ! Tous les hommes doivent travailler
@ Elitiste :
Admire la révolution industrielle anglaise
Il est favorable à un gouvernement dirigé par les chefs d’entreprise, seuls réalistes.
Les savants éduqueront le peuple. Ces personnes sont des chefs. Il veut renouveler les élites. La science doit diriger l’entreprise
Les patrons seront soutenus par l’Etat. Celui-ci doit créer des banques et faire de grands travaux. Ces industriels et banquiers vont créer une croissance économique qui créera des richesses
Ce sera l’amélioration des conditions de vie pour tous, y compris les classes les plus basses.
L’industrie doit se mettre au service des hommes
Il n’y aura de privilèges pour personne. Il croit que l’on peut réconcilier les patrons et les ouvriers
2) Auguste Blanqui (1805-1881)
Vie marquée par les conspirations et les emprisonnements
Croit en une révolution faite par une minorité de révolutionnaires professionnels organisés dans un parti très discipliné
C’est la révolution dirigée par en haut (pour tous). Le peuple reste le spectateur passif
= Contradiction entre le but et les moyens
II) le socialisme par la base
Ne veut pas prendre le pouvoir, ni par l’insurrection, ni par les élections
Veut changer la société par l’association des ouvriers
1) Charles Fourier [1772-1837]
Fils d’un marchand et lui-même commis-voyageur
Il dénonce les injustices, l’Etat, le salariat, le colonialisme et le machisme
Il est favorable au retour à la terre, dans des phalanstères, coopératives fondées sur la copropriété et la cogestion.
Leur centre sera un palais comprenant des activités collectives.
Les repas en commun. Les enfants sont élevés en commun. Les travaux pénibles seront donnés aux enfants qui adorent cela.
chaque membre – connaissant 20 métiers – en pratiquera cinq ou six par jour.
Observateur psychologue. La passion, c’est le moteur de la société. Liberté sexuelle. Le travail doit devenir un plaisir
l’éducation conjugue théorie et pratique
il n’a jamais pu concrétiser son projet. Plusieurs de ses disciples le tenteront, entre 1830 et 1850.
3) Étienne Cabet [1788-1856]
Fils d’un maître-artisan tonnelier, il commence une carrière d’avocat mais se trouve rayé du barreau à la Restauration pour avoir pris la défense d’antiroyalistes.
Procureur général, il est révoqué en 1831 pour ses opinions démocratiques,
il fuit à Bruxelles, à Londres et en Ecosse et revient en France en 1839.
hostile au régime, il fonde des journaux et écrit des livres
il dénonce le coup d’état de Louis-Napoléon et doit à nouveau s’exiler en Angleterre.
Voyage en Icarie en 1839.
histoire d’une communauté de plus d’un million d’habitants,
La capitale, Icara, est une ville circulaire à l’architecture géométrique : elle abrite un fleuve rectiligne et les rues sont bordées de 16 maisons de chaque côté avec un édifice public au milieu et à chacune des extrémités.
La ville est propre, ni cafés ni hôtels particuliers
Quatre principes l’organisent :
- le droit de vivre
- travailler
- A chacun selon des besoins
- De chacun selon ses forces.
Le commerce de détail et la monnaie sont bannis et la communauté est une égalité parfaite dans laquelle tous sont associés
suffrage universel.
tous les métiers se valent, l’éducation se passe d’émulation et de punition
le mépris public sanctionne un coupable en l’absence de prisons et de tribunaux,
le mobilier de chaque maison est identique, les vêtements sont définis selon l’âge, la fonction et le sexe… et sont élastiques pour convenir à plusieurs tailles
la passion aveugle pour la liberté est une erreur, un vice, un mal grave. "
= totalitarisme
Cabet part pour le Texas mettre son projet en pratique. Fortes dissensions. Echec
3) Pierre-Joseph Proudhon
fils d'un tonnelier et d'une cuisinière, il naît à Besançon en 1809.
études au collège. Seul pauvre parmi les riches, les vexations sont courantes,
devient ouvrier typographe.
passe son baccalauréat et poursuit des études supérieures.
situation matérielle précaire.
soif de connaissances
En 1847, Proudhon devient journaliste.
Février 1848. La République est proclamée. En juin, Proudhon est élu député. Il prononce un réquisitoire contre la bourgeoisie.
Fin juin, le peuple de Paris se lève contre le gouvernement. La répression est féroce.
Il est le seul, à l'Assemblée, à prendre fait et cause pour les insurgés.
Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte est élu président, ses articles sont si violents qu'il est condamné à trois ans de prison dès mars 1849
il avait essayé de créer une Banque du peuple dont le but était d'instaurer le crédit gratuit afin que les prolétaires parviennent à leur indépendance vis-à-vis des propriétaires.
Libéré en juin 1852, Proudhon est de nouveau condamné à trois ans de prison
Il s'exile en Belgique jusqu'en 1862. Il mourra en 1865.
Ses idées
* En 1840 il écrit : " La propriété, c'est le vol "
= La propriété, permet de s’enrichir sans travailler. C’est de l’exploitation
* anti-étatiste
Attaché à la liberté individuelle.
Contre l’autorité et pour le contrat
fédéralisme : Cette idée s'oppose aux régimes en place et aux positions de la gauche qui combat pour l'unification de l'Italie ou la reconstruction d'un Etat polonais.
Pour l’autogestion ou gestion directe.
Echanger directement des marchandises au prix de revient
* contre la religion
* boycottage des élections.
4) Louis Blanc (1811-1882)
Veut créer des ateliers sociaux ou le salaire serait le même pour tous et avec des dirigeants élus. Le bénéfice serait partagé
5) Robert Owen (1771-1858)
Anglais. Fils d’un artisan. Passionné par la lecture mais veut mettre les idées socialistes en pratique
Crée une usine textile. refuse de prendre les enfants pour ouvriers. Il crée une école, réduit les horaires de travail, lutte contre l’alcoolisme, améliore l’hygiène.
Il demande au parlement des lois sociales mais cela échoue.
Il critique le progrès technique
tente de faire une communauté égalitaire aux Etats-Unis mais cela échoue
Revient en G B. Il lance un syndicat. Favorable aux coopératives
Veut des changements graduels
6) Le chartisme
Un parti politique créé en 1836. Veut développer le droit de vote pour les ouvriers
Disparaît en 1848
III) Karl Marx
1) sa vie
naquit le 5 mai 1818
Après avoir terminé le lycée de Trèves, Marx; il étudia l'histoire et la philosophie.
la politique du gouvernement l’oblige à renoncer à une carrière universitaire.
Marx devient journaliste dans un journal, la Gazette rhénane (1842).
Combat contre la monarchie, contre la censure, pour la démocratie et la liberté
Il critique la religion : c’est l’opium du peuple, le soupir de la créature accablée par l’injustice.
C’est un libéral, à l’époque
1843, le journal est interdit et Marx se rendit à Paris. C’est un tournant
En 1844, Friedrich Engels vint à Paris, et devint l'ami de Marx. Il lui fait connaître la misère ouvrière en Angleterre.
En 1845, Marx fut expulsé de Paris. Il s'installa à Bruxelles.
Victime de multiples répressions, il se décide à combattre ce qu’il considère comme deux fléaux : l’Argent et l’etat.
Il se demande quelle est la véritable nature de l’Etat
Il voir dans la classe ouvrière la force qui pourra créer un monde plus juste
Il étudie l ’économie
Au printemps 1847, Marx et Engels s'affilièrent à la «Ligue des communistes».
rédigèrent le Manifeste du Parti communiste, 1848.
Février 1848, Marx fut expulsé de Belgique.
Il a beaucoup d’espoirs dans la révolution européenne de 1848. Les ouvriers ne doivent pas suivre les bourgeois, il faut faire la révolution permanente. Mais il sera déçu par l’échec du mouvement.
La contre-révolution l'expulsa d'Allemagne
Il se rendit puis à Londres, où il vécut jusqu'à la fin de ses jours.
Marx et sa famille étaient écrasés par la misère
En 1864 fut fondée la Ière Internationale, l'«Association internationale des Travailleurs». Elle est un rassemblement très divers car elle réunit ouvriers, intellectuels, syndicalistes, membres de coopératives. Ce n’est pas un parti, e sont les ouvriers qui s’organisent eux-mêmes pour se libérer. Marx est l'auteur d'un grand nombre de résolutions
1871 : la Commune de Paris. révolte des ouvriers parisiens. Ils prennent le pouvoir. C’est la première fois. Ils créent une démocratie de base, égalitaire. Ils se révoltent contre l’Etat, cet avorton monstrueux, dit K M. Cela dure trois mois. Nouvelle déception.
formation de partis socialistes en Europe.
Le Capital
En 1883, il meurt
2) Ses idées
@ Le capitalisme est basé sur l’exploitation du travail ouvrier.
La société se divise en deux camps : opprimés contre oppresseurs, bourgeoisie contre prolétariat.
L’histoire est le résultat de la lutte des classes.
La liberté dont parlent les Droits de l’Homme est une illusion.
Pour Marx les droits de l’homme, la démocratie parlementaire sont des instruments au service de la bourgeoisie. Nos idées ne sont que bien souvent le déguisement d’intérêts de classe
Il ne suffit pas de faire des réformes.
Le capitalisme et l’Etat bourgeois doivent être détruit.
il veut que l’on se penche sur le monde du travail.
Il faut libérer les ouvriers des croyances fausses, des superstitions.
Il faut rendre l’individu plus autonome, rendre la société plus humaine
@ Marx admire la Révolution française tout en regrettant son indifférence aux inégalités sociales, sa admiration pour l’Etat, sa politicaillerie, son obstination à poursuivre la Terreur.
Marx qualifie l’Etat révolutionnaire de boa constrictor
La Révolution n’a pas balayé l’injustice sociale.
Tout Etat est au service d’une classe sociale.
Il défend la démocratie et les droits de l’Homme contre Napoléon III, le roi de Prusse, le tsar, l’esclavagisme.
Il souhaite la disparition de cet Etat autoritaire
@ L’internationalisme
La concurrence internationale et le libre-échange divisent les ouvriers
« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ».
Il reproche à la Révolution française d’avoir été nationaliste